Les éditeurs comme OOhOO.com et Edispher n’ont pas attendu l’arrivée des premiers livres électroniques pour proposer la vente en ligne d’ouvrages, au format numérique. Mais, jusqu’à présent, les éditeurs traditionnels tardaient à se lancer dans l’aventure. C’est désormais chose faite. Depuis quelques mois, Havas, suite à un accord avec Microsoft, numérise et adapte ses ouvrages au logiciel Microsoft Reader tandis qu’Hachette Livre s’est lancé dans l’impression de livres à la demande. Interviews.
Entretien
avec Minhson N’Guyen, responsable
du projet "livre électronique"
pour Havas, au sein de Havas E-Content
Publishing.
|
Entretien
avec Jean-Luc Foucher, directeur du
marketing et du développement commercial
pour le groupe Hachette Livre.
|
|
|
Le
prix des ouvrages numériques risque
d’être plus élevé
|
Entretien avec Minhson N’Guyen, responsable
du projet " livre électronique "
pour Havas, au sein de Havas E-Content Publishing.
)transfert
: Quelle est l’activité de Havas
e-content publishing en termes d’édition
électronique ?
- Havas e-content publishing est une entité
du groupe Havas destinée à promouvoir
et conduire le changement de l’activité
de l’éditeur papier vers le livre électronique.
Ces derniers temps, nous avons testé beaucoup
de choses. Depuis octobre 1999, nous avons entrepris
de numériser toutes nos nouveautés de
l’année. Cela représente 800 ouvrages
des collections Havas Pocket, Havas jeunesse, 10/18
et Fleuve noir. Il s’agit de romans, d’essais,
de livres classiques, etc. D’ici la fin de l’année,
nous auront numérisé et adapté
nos ouvrages au format standard Open eBook. Comme
nous avons passé un accord avec Microsoft,
tous nos ouvrages seront entièrement numérisés
et seront compatibles avec le logiciel Microsoft Reader.
Entre juin et décembre 2000, on pourra sortir
les premiers catalogues en ligne. Pour ce qui est
du fonds des collections, on va aussi le reprendre.
Mais là, c’est un problème d’opportunité
éditoriale. La difficulté est de savoir
quels ouvrages choisir. On doit faire un choix qui
n’est pas encore arrêté. Actuellement
la numérisation est en route et il reste, au
niveau informatique, à s’assurer des aspects
relevant de la sécurité. C’est
ce qui est le plus important à l’heure
actuelle. La protection des œuvres pour un éditeur
est primordiale. Le livre électronique n’est
pas le seul support de lecture possible pour vos ouvrages...
À partir du moment où l’on a établi
un format standard, tous les types de supports sont
envisageables. Le but est évidemment de générer
du contenu sur plusieurs supports. Actuellement, les
supports qui peuvent lire le contenu sont les pocket
PC. Nous nous intéressons d’ailleurs de
près à la technologie WAP.
Un
gros marché va découler de la convergence
du téléphone et d’Internet.
- Comment envisagez-vous la vente en ligne de vos
ouvrages et à quels prix ?
Nous travaillons sur la création d’un
site de vente en ligne, mais rien n’est encore
opérationnel. Ce sera un catalogue où
le lecteur pourra télécharger des œuvres
moyennant paiement. Le prix ne sera pas forcément
moins élevé. Si l’on considère
les risques, augmenter un peu les prix permettrait
de prendre de meilleures mesures de sécurité.
Le prix des ouvrages numériques risque également
d’être plus élevé : la taxe
sur le téléchargement est de 20,6 %
car elle est assimilée à une activité
de service, alors que que la TVA sur les livres traditionnels
est de 5,5 %. De nouveaux coûts vont donc
remplacer les anciens. Mais c’est surtout le
marché qui va le déterminer. On n’a
pas d’état d’âme : en terme
éditorial, ça nous ouvre un nouveau
marché à côté des éditions
traditionnelles.
Les
libraires pourront imprimer les livres à
la demande
|
Entretien avec Jean-Luc Foucher,
directeur du marketing et du développement
commercial pour le groupe Hachette Livre.
)transfert
: Vous avez passé un accord de partenariat
avec la société Cytale. Quelles sont
les principales orientations d’Hachette Livre
en matière d’édition numérique
?
- Nous travaillons sur le livre électronique
mais nous nous orientons vers l’impression du
livre à la demande. En décembre 1998,
nous avions commencé à mettre une partie
du Guide des vins sur le Palm. Avec le livre
électronique, nous allons avoir l’occasion
de nous lancer vraiment dans l’édition
électronique. Nous avons un accord de diffusion
avec Cytale. D’ailleurs, nous avons passé
au format électronique une vingtaine d’ouvrages
pour les démonstrations qui auront lieu au
Salon du Livre. Pour l’instant, c’est tout
ce que nous avons fait. Après cela, le nombre
d’ouvrages numérisés dépendra
de la capacité de Cytale à éditer
les textes sur leur support. Le Ebook de Cytale a
son propre format, le "Cytale page" qui
fonctionne sous Windows CE, mais ils prétendent
savoir l’adapter au format standard de l’Open
eBook. Pour l’instant, le marché est encore
embryonnaire mais c’est sûr que cela va
contribuer à modifier la chaîne économique.
Vous avez aussi conclu un partenariat avec Xerox
sur l’impression à la demande, quel en
sera le principe ?
- Xerox a mis au point une machine à impression,
le Xerox Docutech qui utilise la technologie Docuprint.
C’est un appareil qui dispose d’un logiciel
permettant d’aller chercher les fichiers stockés
par l’éditeur et de les transmettre à
la machine qui les sort soit en mode électronique
pour être lu à l’écran, soit
en mode impression sous la forme d’un livre traditionnel.
Cette application pourrait permettre à un libraire
d’imprimer directement, à la demande,
le livre sans avoir à stocker des ouvrages
en quantité. Le lecteur pourrait ainsi choisir
entre télécharger via Internet ou faire
imprimer son ouvrage dès qu’il le souhaite.