L’un des enfants terribles de la Net économie US vient de se prendre une nouvelle raclée : DrKoop licencie un tiers de ses salariés.
Un tiers des employés licenciés chez DrKoop : la Net économie n’en finit plus de dégraisser. La société américaine d’information médicale en ligne avait déjà supprimé 40 % de ses emplois au printemps pour faire face à l’épuisement de son cash. En août, elle allait mettre la clé sous la porte, quand des investisseurs l’ont ranimée avec 27,5 millions de dollars. De quoi tenir jusqu’en mars 2001, prétendent-ils. Á condition de comprimer les effectifs. Les nouveaux managers de la société, ex-capital-risqueurs, se sont chargés du sale boulot. Après cette cure d’économies classique, il ne reste plus que 79 employés chez DrKoop.
Une dotcom dans le vent
Ces péripéties ont été suivies de près par les marchés financiers et les chroniqueurs américains. Car on peut comparer le destin de la start-up à celui de Boo.com en Europe, nonobstant la faillite de cette dernière. Peu de temps après la fusion d’AOL Time Warner, la question de la viabilité de DrKoop avait ouvert une première fissure dans la bulle spéculative qui devait éclater en mars. Cette dotcom bâtie sur un modèle économique risqué, l’information gratuite payée par la pub, s’était introduite en Bourse en 1999. Dans l’euphorie. Les bonnes fées s’étaient en effet penchées sur son berceau : l’entrepreneur-gourou Jim Clark avait décrété que le bizness de l’information médicale serait l’or noir du Net, puis il avait lui-même investi dans le secteur en créant sa start-up, Healtheon. Qui plus est, DrKoop portait le nom de l’ex-chirurgien en chef des ...tats-Unis, Everett Koop, fondateur de la société. Ce qui ne gâche rien.
Consolidation à l’horizon
Répit ou relance ? Les problèmes financiers devraient resurgir pour DrKoop comme pour d’autres start-up. Ces dernières sont par nature des chasseuses de cash. Or, l’argent se fait rare pour les dotcoms indépendantes, en ces temps de " consolidation " de la Net économie : on rachète, on fusionne, et les gestionnaires à l’ancienne font leur comeback. L’Europe n’est pas épargnée par la nouvelle orthodoxie dotcomienne. Letsbuyit.com, le site de commerce électronique d’origine anglaise aujourd’hui implanté dans quatorze pays, vient de licencier le cinquième de ses effectifs. La casse ne fait que commencer.