5/02/2001 • 14h11
Les calculs d’apothicaire du fournisseur d’accès
Juno, un fournisseur d’accès gratuit américain, envisage très sérieusement de louer la puissance de calcul inutilisée des ordinateurs de ses clients à des laboratoires pharmaceutiques.
Malgré ses 4 millions d’abonnés, le fournisseur d’accès gratuit Juno est largement déficitaire : pas moins de 131 millions de dollars de pertes en 2000. Pour redresser la barre, il a imaginé d’utiliser la puissance de calcul des ordinateurs de ses clients, à l’image du projet Seti@Home, et de la louer à des firmes pharmaceutiques. La société américaine a créé un programme baptisé Virtual supercomputer project, qui se déclenche dès que l’ordinateur est inutilisé, comme un écran de veille. Juno veut imposer la présence de ce logiciel, mais aussi sa durée d’utilisation à ses abonnés. Initiative qui est loin de faire l’unanimité chez ses clients, qui pensent que cela va permettre aux hackers de pénétrer plus facilement leur PC. Certains, peut-être un peu trop paranos, soupçonnent une initiative du gouvernement américain, afin de mieux les surveiller. Contraint de réagir, Gary Baker, le porte-parole de Juno, n’a pas vraiment rassuré en expliquant que les abonnés devraient laisser leur ordinateur allumé seulement pendant quelques heures, et ne seraient connectés que quelques minutes, le temps d’échanger les données à traiter avec le serveur. Un autre problème a été soulevé, celui de la confidentialité des calculs. Personne n’est en effet certain que les laboratoires pharmaceutiques voudront confier le calcul de recherches ultra secrètes aux ordinateurs de millions d’américains.
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