Hollywood veut être sûr que les télévisions numériques ne seront pas "napstérisées" et réclame que tout enregistrement soit interdit !
Chat échaudé craint l’eau froide, dit-on. L’industrie du divertissement filmé à l’américaine (cinéma et télévision) a bien compris le précepte. Dès l’automne dernier, la Commission fédérale des communications (FCC), l’autorité indépendante qui régule le secteur, avait demandé à Hollywood de faire des propositions, notamment en matière de protection du copyright pour les futures télés numériques. Elle n’a pas été déçue. Les géants de la télévision ont tout bonnement réclamé qu’on empêche une bonne part des enregistrements de programmes. Bref, d’interdire aux télénautes de faire ce que les simples téléspectateurs font avec leurs magnétoscopes !
Hantise et dilemme
Hollywood n’a qu’une hantise : qu’un petit génie de l’informatique mette au point un logiciel qui fasse autant de mal à leur copyright que Napster et ses émules à celui des majors du disque. Et, pour l’instant, leur inquiète vigilance a mis un terme à toutes les tentatives qui se rapprochent de l’échange gratuit de fichiers vidéo en ligne, du genre Scour. Mais là, les majors ont frappé un grand coup, ce qui déplaît franchement à la Consumer Electronics Association (CEA), regroupant les constructeurs de télévisions interactives. La CEA fait valoir avec bon sens que ce genre de décision risque à jamais d’empêcher leurs ventes de décoller. Ses membres invoquent un précédent judiciaire, le fameux Betamax Case de 1984, qui a donné le droit aux consommateurs américains d’utiliser leurs magnétoscopes à des fins personnelles, même si le risque de piratage existe. Hollywood regimbe et grommelle, mais risque de se retrouver bientôt face à un dilemme : pourquoi protéger des programmes si les consommateurs potentiels ne trouvent plus d’intérêt à acheter des télés numériques ?