Choisir un dimanche pour révéler un arsenal punitif, même contre la pédophilie en ligne, constitue une atteinte au sacro-saint British week-end. Il n’empêche : c’est le jour qu’a choisi Jack Straw, ministre de l’Intérieur de sa Gracieuse Majesté, pour annoncer ses derniers projets. Objectif : "faire de la Grande-Bretagne le pays le plus sûr du monde pour l’utilisation du web par les enfants", a-t-il déclaré.
Toute la presse britannique se fait donc aujourd’hui l’écho du programme dévoilé par le ministre. Des mesures répressives, entre autres : le droit, pour la police, de saisir un juge de "l’attitude suspecte" d’un internaute s’adressant à un enfant. Et l’interdiction de surfer, transformable en cinq années de prison pour quiconque aura rompu l’obligation judiciaire de ne plus approcher un navigateur web pour cause de pédophilie avérée. Des mesures préventives aussi, comme la demande qui pourrait être faite aux fournisseurs d’accès d’adopter un label. Pour s’assurer que les enfants jouent en toute sécurité sur le web. Sans oublier la signature d’accord avec les fournisseurs de matériel pour que des filtres soient installés sur les machines.
La partie répressive du projet ne satisfait pas du tout les associations qui militent en faveur des libertés civiles. "Les gens qui abusent des enfants sur Internet ou ailleurs doivent être poursuivis . Mais criminaliser le fait de mentir sur son âge ou sur son sexe via Internet est une mauvaise chose" a ainsi déclaré John Wadham, directeur de l’association Liberty, au Financial Times.