Aux ...tats-Unis, les leaders du tourisme en ligne, Expedia et Travelocity, affichent des bénéfices pour la première fois de leur histoire. Mais un nouvel acteur pourrait assombrir leur avenir : Orbitz, la machine de guerre des compagnies aériennes traditionnelles.
Le tourisme est l’une des grandes réussites du Net. Aux ...tats-Unis, selon Nielsen//NetRatings et Harris Interactive, le marché du voyage online aurait représenté 1,2 milliard de dollars de ventes (près de 9 milliards de francs) rien qu’au mois de janvier 2001. Outre-atlantique, les pionniers du secteur commencent à récolter les fruits de leurs investissements. Lancés en 1996, Travelocity et Expedia viennent ainsi d’annoncer leurs premiers bénéfices en cinq années d’existence. Au premier trimestre 2001, Travelocity, filiale de Sabre, système de réservation électronique, a enregistré un bénéfice net de 618 000 dollars (près de 4,5 millions de francs). De son côté, Expedia, propriété de Microsoft, peut se targuer d’avoir réalisé 4 millions de dollars de bénéfice net sur la même période (près de 30 millions de francs).
Un nouveau mastodonte
Mais le ciel pourrait rapidement s’assombrir pour ses deux sociétés. Cette semaine, Orbitz a été autorisé à se lancer. Un an et demi que l’agence de voyage en ligne initiée par les cinq plus grandes compagnies aériennes américaines (United, American, Delta, Continental et Northwest Airlines), attend son feu vert du DOT (ministère des Transports américain). Pas question pour ces compagnies "traditionnelles" de se faire manger des parts de marché par des sociétés nées du Web. Mais l’enquête gouvernementale fut longue. Le DOT devait en effet se prononcer sur une éventuelle position monopolistique du mastodonte Orbitz. Avec ces cinq grosses compagnies, plus une trentaine de partenaires, le nouvel ensemble a de quoi faire peur : 85 % du marché aérien américain environ. Mais il a apparemment présenté toutes les garanties nécessaires : aucun tarif préférentiel, aucun traitement de faveur pour les vols des propriétaires. Le moteur de recherche d’Orbitz épluchera en effet les tarifs publics de plus de 400 lignes aériennes. L’intérêt du client avant tout ? La question reste posée dans un milieu où les pratiques de vente ne sont pas totalement transparentes. D’ailleurs, le département américain de la Justice poursuit son enquête sur Orbitz.