transfert.net./ Le musée... Et après ?

En octobre dernier, le musée d’art moderne de la ville de Paris accueillait ZAC99, 3 semaines de " Zone d’Activation Collective " résolument tournées vers la jeune génération des artistes contemporains. Ceux dont les noms seront peut-être bientôt cotés à la bourse des valeurs de l’art travaillent souvent en collectifs, mais toujours en réseaux, et revendiquent leur indépendance face aux institutions et au marché de la culture. Frédéric Madre (pleine-peau.com) en avait profité pour convier Jodi (jodi.org), Alexei Shulgin (easylife.org), Heath Bunting (irational.org), Olia Lialina (teleportacia.org), 0100101110101101.ORG ou encore rtmark, figures cultes de ce que l’on appelle le net.art. L’expression est née d’un bug : en 1995 Vuk Cosic, autre artiste pionnier de la scène, reçut un email illisible d’où ne transparaissaient que ces deux seuls mots accolés. Ils ont depuis fait florès et l’expression net.art s’est imposée sur les mailing listes internationales, qui constituent le cœur du réseau.

Pousser le Web dans ses retranchements

Cette rencontre, l’une des toutes premières en France, donna naissance à deux autres mailing listes, " zac99_au_loin ", créée et modérée par Antoine Moreau, aussi connu pour avoir coordonné Copyleft Attitude afin de protester contre la tenue de cette manifestation jugée trop institutionnelle, et puis "palais-tokyo", du nom du lieu où s’est tenu la scène et créée en marge de pleine-peau.com en vue de réunir quotidiennement tous ces artistes et ce, sans modération. Ces deux réseaux ont aujourd’hui leurs manifestations respectives, x-arn étant résolument tournée du côté du net.art façon palais-tokyo : se jouer des failles de la technologie, intervenir en réseau, privilégier le low tech au high tech (histoire de ne pas avoir X plug-ins à télécharger et puis d’éviter les pages trop… lourdes), interagir en poussant le Web dans ses retranchements, quand ce n’est pas l’internaute, tout simplement. Ce qui n’a pas forcément l’heur de plaire à tout le monde… mais fait beaucoup rire certains.

En attendant, vous pouvez toujours tenter de pénétrer le monde fascinant de la création en ligne et en réseau grâce à i-lab.org, site que vient de lancer Jens Gerbardt, artiste et co-organisateur de la rencontre. Véritable encyclopédie, i-lab recense tout, tout, tout ce qui s’est dit lors de cet évènement fondateur, et propose des tonnes de liens vers tous ces artistes.

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