Les traductions :
- Que pensez-vous du peer to peer ?
Je crois que c’est un superbe modèle. La façon de faire
de l’argent avec le peer to peer consiste probablement à vendre
différentes choses aux participants. L’intérêt
dans le business du P to P, c’est qu’il n’est pas centralisé,
qu’il n’y a pas de propriétaire - pas d’authentique
propriétaire. Donc, la seule manière de gagner de l’argent
est de vendre aux participants des outils, des services... Il ne s’agit
pas d’être vous-même un business peer to peer ; plutôt
de vendre du « soutien au peer to peer ». L’infrastructure
du peer to peer, plutôt que le peer to peer lui-même.
Vous avez observé l’industrie logicielle pendant les années
80. Que pensez-vous de la génération actuelle, axée
sur le Net ? Est-ce que vous vous sentez aussi proche d’elle ?
C’est une question intéressante. Quand Bill Gates et des gens
comme lui ont commencé, c’était un monde très
différent. Ils étaient bien plus innocents, d’une certaine
manière. Personne ne leur prêtait attention et ils ne prêtaient
attention à personne. On n’écrivait rien sur eux dans
Wired et sur transfert.net. Ils ne parlaient pas aux responsables politiques.
C’était des gamins ! Mais ceux d’aujourd’hui...
On a l’impression qu’ils sont chargés d’une mission.
Il y a des tonnes de jeunes gens excités et excitants ; toutefois,
ils font preuve de suffisance. L’arrogance serait un mot trop fort,
et je ne connais pas le terme en français. C’est une certaine
complaisance. Ils semblent tous affirmer : « il est évident
que nous allons réussir ; nous méritons de réussir.
Nous sommes au centre de l’attention, nous sommes au cœur de l’endroit
où les choses se passent. » Bill et ses semblables ont fait
ça parce qu’ils étaient passionnés par leur travail.
Ils n’avaient pas besoin de l’expliquer parce que ça n’intéressait
personne. Et maintenant, la génération actuelle a intégré
l’idée que tout le monde est fasciné par son travail.
Ce qu’ils réalisent est excitant et fascinant. Mais c’est
un peu différent. Et il n’y a plus ce côté pionnier.
La révolution Internet tient-elle seulement à de l’innovation
marketing, ou bien l’innovation technologique joue-t-elle encore une
grand rôle ?
Le plus important, c’est l’innovation dans les business models.
Il ne s’agit pas seulement de mettre sur le marché les mêmes
vieilles choses. Il faut redessiner de nouveaux business. Et je pense qu’en
fait, c’est un travail très créatif. Ce que font ePinions
et Cint en Europe, ou des sites comparatifs comme PriceRunner et Zoomit
; ou encore des idées comme Payusback qui aide à obtenir des
remboursements sur Federal Express et UPS, les sites de mécontents...
Il y a beaucoup de créativité. Il existe même un site
où l’on peut lever des fonds pour financer des projets artistiques...