Dire que les Majors ont du mal avec le piratage est un mot faible. Elles en sont malades. Napster a été leur cauchemar, et le Peer-to-Peer leur désespoir. Et ce n’est qu’un début, leur a prédit Marc Andreessen, le co-fondateur de Nestcape, le père du premier navigateur graphique Mosaic, lors d’une conférence professionnelle à Las Vegas, la convention de la National Association of Broadcasters.

Le message du jeune ingénieur était simple : vous perdez votre temps à essayer d’inventer des techniques de blocage. Que ce soit pour le son ou l’image, vous ne stopperez pas le piratage. " Si un ordinateur peut le voir, le jouer, le montrer, il peut le copier ". Quel salut, alors ? Reconnaître les faits. Admettre que l’énorme succès de Napster a surtout démontré que le public n’était pas satisfait, et qu’il y a une demande énorme pour de la musique numérique bon marché. Et que le seul remède reste d’insister, par des campagnes d’informations, sur le vol que représente la copie illégale.

Son argument majeur : l’industrie du logiciel n’a pas réussi à bloquer le piratage, en 25 ans... En 1976, le jeune Bill Gates en était réduit à exhorter les copieurs, par une lettre ouverte, à permettre aux auteurs des logiciels d’être rémunérés. La copie a continué, mais dans des proportions moins grandes (on estime qu’à l’époque, seulement 10% des programmes étaient payés...). Microsoft n’a pas vraiment périclité. Cela se saurait.

Pour l’industrie de la musique ou du cinéma, la course derrière le piratage n’a pas de sens. Avec des disques durs capables de stocker des milliers d’heures de musique, la demande en format numérique ne va cesser d’augmenter. Et le développement des connexions haut-débit renforcer, encore, la demande.

" Ma prédiction, ajouta Andreessen, c’est que le format numérique est la plus grande opportunité jamais connue par l’industrie du divertissement " A condition de changer de méthode. Et d’imiter l’industrie du logiciel : de plus en plus de produits, de moins en moins cher.