Le Conseil de la concurrence a engagé une enquête sur les pratiques de verrouillage des appareils Wap par France Télécom et SFR. Un parfum de victoire pour Wappup, le fournisseur de services Wap qui avait assigné les deux opérateurs en justice cet été.
Pas encore objet de mode, mais déjà objet de convoitise. Le Wap est actuellement le sujet d’une âpre bataille entre les opérateurs de téléphonie mobile et les portails de services Wap. Une bataille pour capturer l’abonné - ils sont encore rares - et l’aiguiller prioritairement vers ses services lucratifs. Les grands opérateurs pratiquent pour cela le Wap-lock, c’est-à-dire qu’ils imposent leur page d’accueil comme point d’entrée obligatoire aux services Wap. Ce procédé a été condamné par la justice cet été (lire Et Wappup vainquit France Télécom) et est aujourd’hui étudié par le Conseil de la concurrence. Ce dernier vient en effet d’ouvrir une instruction sur les pratiques de France Télécom mobiles et de SFR, car celles-ci "pourraient avoir pour objet de restreindre le jeu de la concurrence".
Déblocage complexe
À l’origine de cet engrenage judiciaire, Wappup, start-up créée en début d’année. François de Guitaut, son PDG, a assigné les opérateurs en justice et dénoncé le verrouillage des téléphones portables. Pour échapper à l’emprise des opérateurs et accéder ainsi à d’autres services wap il faut en effet reprogrammer son appareil. Cet été, le tribunal de commerce de Paris a obligé France Télécom à indiquer sur ses packs la procédure reconfiguration le téléphone pour accéder à d’autres fournisseurs que celui installé par défaut. Pour François de Guitaut, ce n’était pas suffisant, car cette programmation est une opération complexe, n’offrant donc pas une vraie liberté de choix à l’utilisateur. Mais il n’en obtiendra pas d’avantage : le Conseil de la concurrence a décidé de ne pas aller jusqu’à la suspension de la commercialisation des packs démandée par Wappup. France Télécom et SFR ont brandi cet argument comme un signe de victoire et ainsi minimisé l’ouverture de l’enquête. Celle-ci devrait s’achever d’ici environ 18 mois. Le temps que le Wap décolle...