Des acteurs de l’Internet solidaire se rencontrent du 8 au 10 novembre en Gironde.
Internet a autre chose à proposer que des galeries marchandes. En France, le constat est une évidence. Contrecoup d’un vent de folie sur les start-ups désormais retombé. Conséquence d’une netéconomie pour l’instant dans l’impasse et de l’émergence, dans le même temps, de ceux qui entendent se placer hors de la sphère du profit, et hors du service public : autrement dit, dans le "tiers secteur". Une partie d’entre eux ont décidé de se retrouver au Haillan (Gironde) du 8 au 10 novembre, pour les Rencontres européennes du multimédia, de l’Internet citoyen et solidaire (Remics). Histoire de regrouper les initiatives qui proposent une manière alternative de mettre à profit les technologies de l’information et de la communication. Même si les participants ne recoupent pas forcément ce qu’il est convenu d’appeler "le milieu alternatif de l’Internet".
Recits d’expériences
Deux cents personnes se sont donné rendez-vous, afin de partager leurs expériences et tirer des lignes directrices pour des actions futures. Parmi eux, des animateurs de quartiers, des responsables de sites dans la mouvance solidaire (Attac, Pénélopes, Place Publique) des patrons de coopératives, des promoteurs des logiciels libres. Des participants, pour beaucoup, venus du monde associatif à Internet. Ou pionniers du Net venus au monde associatif. Lancées sur la liste de discussion du réseau I3C (Internet coopératif créatif et citoyen), les rencontres sont la traduction physique d’une tentative de rapprochement par e-mails interposés. Conséquence, les débats du premier jour ont davantage laissé la place au récit d’expériences et à l’expression des difficultés, souvent similaires, que peuvent rencontrer les acteurs de terrain. Comment pérenniser les actions de formation à Internet lorsqu’elles ne sont assurées que par des emplois jeunes ? s’interrogent, par exemple, les animateurs de cybercentres français. Peut-on accepter d’être financés par des entreprises privées ? Un responsable associatif anglais, qui travaille dans les quartiers sinistrés de Sheffield, cherche, lui, les moyens de susciter l’intérêt de populations devenues passives sans passer par un apprentissage technique trop laborieux. La question du positionnement du tiers-secteur sur des choix techniques (logiciels libres, outils participatifs) et de mode d’échange (contenus ouverts), évoquée reste toutefois pour l’instant en retrait. Même si elle pose des problèmes pratiques, elle est plus politique. Et moins susceptible de susciter un consensus rapide.
Remics:
http://www.i3c-asso.org
La couverture de l’événement par le site Place Publique:
http://www.place-publique.fr