Un nouveau logiciel permet d’insérer des notes, visibles par tous, dans les pages web visitées. Sans que les auteurs des pages puissent s’y opposer.
Politiciens ne supportant pas la contradiction, marchands n’aimant pas la concurrence, quittez le web avant que les utilisateurs de Third voice n’envahissent vos sites.
Grâce à ce nouveau logiciel, lancé lundi en version bêta, les internautes peuvent désormais laisser des post-it sur les sites qu’ils visitent. "J’ai vu moins cher ailleurs " s’affichant à côté d’une promotion soi-disant imbattable ou " votre raisonnement s’appuie sur des chiffres erronés " démontant un discours pré-électoral, seront ainsi visibles par tout utilisateur du logiciel sans que l’auteur du site n’y puisse rien.
Comment ça marche ?
Après avoir téléchargé gratuitement le logiciel et vous être enregistré, vous pouvez insérer des notes sur n’importe quel texte d’un site que vous visitez. Vos post-it sont au choix : personnels - accès privé qui fonctionne alors comme un pense-bête -, publics - c’est-à-dire visible par tout utilisateur de Third Voice -, ou réservés à un groupe. Pour lire les notes en ligne des autres internautes, il suffit d’ouvrir le site dans le logiciel. A gauche, une petite barre ou une demi-page au choix, permet d’utiliser les fonctions de Third Voice. A droite s’affiche le site visité dans lequel des icônes représentant des flèches indiquent les mots ou les phrases qui ont fait l’objet d’un commentaire. Un clic sur une de ces flèches ouvre alors la note. Si les notes sont trop nombreuses, une icône le signale et permet d’afficher la liste des notes, 10 par 10.
http://www.thirdvoice.com
Un exemple d’utilisation de Third Voice.
Ce logiciel pose évidemment des problèmes de surveillance du contenu. Une équipe éditoriale est chargée de recevoir les réclamations et d’évaluer chaque cas litigieux. Le message peut alors être supprimé, l’enregistrement de son auteur invalidé. L’utilisation de Third Voice n’est autorisée qu’aux particuliers, mais difficile de vérifier que John dont l’email est john@hotmail.com cache un chef de produit désireux de dire un peu de mal d’un produit qui concurrence le sien.
Contournant ces difficultés, le logiciel offre de nouvelles possibilités particulièrement prometteuses pour les utilisations semi-privées. Un projet peut être ainsi discuté en temps réel par les membres dispersés d’une équipe de recherche, par une société et ses clients, un professeur et ses élèves.
Logiciel gratuit
Le logiciel étant proposé gratuitement, Third Voice espère rentabiliser son investissement à travers la publicité sur son site qui fonctionne comme un moteur de recherche axé sur les sites dans lesquels des notes sont insérées.
L’avenir de Third Voice appartient aux internautes. Seront-ils assez nombreux à l’utiliser pour qu’il devienne incontournable ? La société de capital risque qui a investi 5,5 millions de dollars dans le projet y croit, de même que Leo Jolicoeur, qui a quitté son poste de vice-président de Infoseek pour participer à cette aventure. À suivre donc.
http://www.thirdvoice.com
http://www.thirdvoice.com