La dernière version du système de traduction automatique par téléphone, Verbmobil, vient d’être dévoilé à Seattle, lors d’un congrès sur l’intelligence artificielle.
Finis les petits dicos bilingues qu’on tourne à toute vitesse pour essayer de comprendre une phrase... Présenté à Seattle lors du congrès de l’IJCAI (International Joint Conferences on Artificial Intelligence) sur l’intelligence artificielle, la dernière mouture du projet Verbmobil, piloté par l’Institut de recherches sur l’Intelligence Artificielle (DFKI) de Saarbruck (Allemagne), permettra de traduire de l’anglais ou du japonais, en quelques centièmes de secondes. L’utilisation de Verbmobil est des plus simples : il suffit de composer sur son téléphone portable le numéro du serveur Verbmobil, puis de suivre les instructions. Le service transmet presque automatiquement la traduction de ce que vous avez entendu et de ce que vous avez répondu. Il reconnaît les paroles transmises, les analyse, les traduit, et les prononce grâce à une synthèse vocale. Tout ça quasiment en temps réel. Testé sur 25 000 traductions, le système offre de bons résultats. Mais il ne possède, pour le moment, qu’un vocabulaire spécialisé dans certains domaines : réservations de billets ou prise de rendez-vous. C’est dire si le chemin avant de traduire une conversation courante est encore long.
Traductions approximatives
Le problème des erreurs de grammaire, fréquentes dans les traductions, n’a pas été résolu par les concepteurs du système, mais contourné : ils ont décidé de miser sur l’intelligibilité globale du message. En résumé, le système fait des fautes, mais les interlocuteurs comprennent le sens général de la phrase. Le système doit encore être amélioré, et devrait voir son vocabulaire s’enrichir au cours des prochains mois. Pour l’instant, le système est " fiable à 90% ", selon les propres aveux d’un des chercheurs, Wolfgang Wahlster, rapportés par le New Scientist. Ce qui n’est déjà pas si mal... Les Français intéressés par cette technologie devront attendre un peu car les traductions disponibles ne concernent pour l’instant que l’anglais, l’allemand, le chinois et le japonais.
Un projet à long terme
Le projet Verbmobil est né en juin 1993 à l’initiative du ministère fédéral de l’éducation, des sciences, de la recherche et de technologie. Pendant la phase 1 (de juin 93 à décembre 96), 29 partenaires (20 universités, 7 compagnies industrielles et 2 instituts de recherche américains) ont mené les travaux et ont donné naissance à un premier prototype présenté au CeBIT (le plus grand salon informatique du monde) en 1995. Limité à 1292 mots (puis 2500 dans une seconde version) pour les traductions entre l’anglais et l’allemand, et à seulement 400 mots avec le japonais, ce prototype était un peu limité, mais prometteur. Pas découragés, les partenaires, toujours chapeautés par le DFKI, remettent ça en 1997, et lancent la phase 2 du projet. Celle-ci aboutit aujourd’hui. Le dictionnaire a quadruplé (plus de 10 000 mots pour les traductions entre anglais et allemand), et les traductions se font plus précises et plus intelligibles. Les chercheurs disent avoir particulièrement travaillé sur les facultés d’adaptation du système Verbmobil. Il sait reconnaître le domaine abordé (réservation, gestion de planning ou prise de rendez-vous), et peut s’adapter facilement à de nouveaux domaines de discussions. Durant la seconde phase, Verbmobil a également été modifié pour pouvoir traduire dans d’autres langues, et à été repensé pour être accessible, via un serveur, par les téléphones GSM.
Le site de l’Institut de recherches sur l’Intelligence Artificielle :
http://www.dfki.de/
Le site de Verbmobil:
http://verbmobil.dfki.de/overview-u...
L’article du New Scientist:
http://www.newscientist.com/news/ne...
Le site de l’Institut de recherches sur l’Intelligence Artificielle:
http://www.dfki.de/