22/02/2001 • 19h35
La cosmétique lutte contre la maladie du sommeil
Bristol-Myers Squibb, un laboratoire pharmaceutique américain, a accepté de fournir gracieusement à l’Afrique 60 000 doses annuelles de DFMO, un médicament contre la maladie du sommeil. Ce médicament, déjà connu, n’était plus fabriqué que par cette firme qui l’incorporait dans une crème cosmétique.
La production du médicament le plus efficace pour lutter contre la maladie du sommeil, la DFMO, va pouvoir reprendre grâce à la commercialisation d’une crème cosmétique. Pas assez rentable, la fabrication de la DFMO, vendue à prix coûtant aux organismes humanitaires, a été arrêtée en 1995 par le laboratoire Merrel-Dow. Dans la foulée, la firme pharmaceutique cède les droits d’exploitation de la molécule à l’OMS, comme pour se donner bonne conscience. L’organisation humanitaire démarche alors tous les laboratoires, pour qu’ils reprennent la production de ce médicament, en vain. Cette maladie, qui est véhiculée par la mouche tsé-tsé, tue 150 000 personnes par an, essentiellement en Afrique. Mais elle n’intéresse pas les laboratoires pharmaceutiques, qui n’y voient pas un marché très lucratif. Heureux hasard, alors que les stocks de médicaments commençaient à s’épuiser, le laboratoire Bristol-Myers Squibb (BMS) entamait la commercialisation d’une crème contre les poils, baptisée Vaniqa, basée sur la même molécule que le DFMO. Harcelé par l’OMS et Médecins sans frontières, BMS a accepté de produire, parallèlement à ses tubes de crème cosmétique 60 000 doses de DFMO par an, de quoi satisfaire les besoins mondiaux. Bref tout est bien qui finit bien...
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