Les chiffres de l’étude de Netvalue sur le haut débit, parue le 4 avril, doivent être relativisés. La France en tête de l’Internet haut débit en Europe, cela reste un rêve.
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La France numéro un européen du haut débit ? Pas d’euphorie mal placée. Les résultats de l’étude de Netvalue, parue le 4 avril, doivent être grandement relativisés. Tout d’abord, parce qu’ils se basent uniquement sur quatre pays européens : la France, l’Allemagne, l’Espagne et la Grande-Bretagne. Ensuite, parce que la progression du haut débit en France est très inquiétante comparée aux autres pays étudiés. En effet, en octobre 2000 - date de la dernière étude de Netvalue sur ce sujet -, la France comptait 6,8 % de foyers connectés au haut débit, elle n’est plus qu’à 6 % aujourd’hui. Cela signifie que les nouveaux internautes français ont majoritairement choisi une connexion classique RTC (modem). Pendant ce temps, l’Allemagne passait de 3,2 % à 5 % de foyers connectés au haut débit et la Grande-Bretagne de 1,1 % à 3,1 %. Pas très rassurant. Enfin, les méthodes de calcul varient d’un cabinet d’études à l’autre, donnant des résultats très contrastés. Ainsi, selon CMA Consulting, spécialiste du marché résidentiel numérique et broadband, la France se positionne dans les derniers pays européens en termes de connexion ADSL et dans les cinq premiers pour le câble. Comparé aux ...tats-Unis, l’écart est encore plus flagrant. Outre-Atlantique, plus d’un million de personnes prennent une connexion Internet par câble chaque trimestre ; en France, on en compte à peu près 40 000. "
Non seulement la France est en retard, mais se profile une réelle fracture numérique entre les villes et les campagnes. Aujourd’hui, on trouve déjà des tarifs de transferts de données dix fois moins chers sur Paris qu’en région. Les entreprises risquent donc de délocaliser leurs activités ou leurs serveurs sur quelques grands points en France", analyse de façon pessimiste Eric Jammaron, consultant chez CMA Consulting.