La direction de Bertelsmann a appelé les majors de l’industrie musicale à s’allier à Napster. Mais, selon le Financial Times, le projet ne les enthousiasme guère.
L’annonce, le 31 octobre, d’une alliance stratégique entre Napster, le site d’échange de fichiers musicaux MP3, et Bertelsmann a provoqué la surprise générale. Le président du géant allemand de la communication, Thomas Middelhoff, appelait ses alliés de la Recording Industry Association of America (RIAA), regroupant les majors de l’industrie musicale, à faire de même. Bref, la maison mère de BMG souhaitait que les géants du disque abandonnent toutes les poursuites judiciaires intentées contre le site d’échange de fichiers MP3. Et ouvrent leurs catalogues à un Napster payant et sécurisé. Une demande qui a fait grand bruit, mais qui pourrait bien rester sans réponse, selon le Financial Times.
Une formule rentable ?
Car les membres de la RIAA n’ont pas apprécié d’avoir été prévenus par voie de communiqué et se sentent un peu pris au dépourvu. Chez le leader mondial de la distribution musicale, Universal - connu pour ses méthodes procédurières - on estime que l’appel de Bertelsmann est un "effet d’annonce, sans rien derrière" et que la viabilité de l’alliance est loin d’être prouvée. Bref, on n’a pas le moins du monde envie d’interrompre les poursuites judiciaires contre Napster. Les autres compagnies (Sony, EMI et Warner Music) se montrent un peu moins circonspectes, mais semblent attendre que le site californien prouve qu’il peut leur rapporter de l’argent. Le message est clair : les majors ne sont pas convaincues qu’un Napster "légal" dont la sécurité informatique est incertaine, soit la formule la plus rentable pour elles.