L’échec de Clust, à court de fonds et aujourd’hui revendu à Dealpartners, le prouve : les internautes français n’ont pas mordu à l’achat groupé, concept importé des ...tats-Unis. Question de culture ? Pas sûr. Les Américains sont aussi individualistes. Lire notre dossier "Faut-il encore croire à l’achat groupé".
Français, rassurez-vous. Vous n’êtes pas les seuls à ne pas avoir adopté l’achat groupé, comme mode de consommation sur Internet. "Il n’a jamais vraiment décollé aux Etats-Unis", constate Flore Vasseur, fondatrice de TrendSpotting, société de veille et de conseil en stratégie internet, installée à New-York. "C’est une super idée sur le papier. Mais dans la réalité, les gens n’ont pas envie d’acheter en même temps que leurs voisins. En plus, les consommateurs sont tellement attachés aux marques qu’ils ne recherchent pas obligatoirement les plus bas prix. Ils veulent la qualité et le service après-vente, à tout prix." Les deux poids lourds du secteur, Mobshop (anciennement Accompany) et Mercata, ont donc récemment revu leur stratégie et se sont lancé dans la revente de leur technologie aux sites d’audience et aux places de marché inter-entreprises. "Le créneau de la vente aux consommateurs est encore trop étroit, même aux ...tats-Unis", analyse Flore Vasseur.
Vente spécialisée
Vendre leur savoir-faire sous marque blanche est actuellement l’unique solution pour agréger assez d’internautes et ainsi pouvoir négocier des rabais intéressants. Mercata a même breveté cette méthode de l’achat groupé en août dernier pour protéger son seul véritable actif. Actbig et Zwirl, des concurrents, se sont également mis à la vente de services d’achat groupé clef en main. Tandis que Bemany a préfèré jouer la spécialisation des produits (télécommunications, gaz ou câble) et la durée de vente. "Les offres ne se font plus en temps limité : à chaque nouvelle vague d’acheteurs correspond une baisse de tarifs pour l’ensemble des acheteurs. Le processus d’agrégation est sans fin", précise Georges Jankovic, PDG de Bemany.
Ces sites comptent désormais sur les plus jeunes pour faire rebondir leurs ventes. Une étude récente montrait en effet que 11% des ados américains utilisaient des sites comme Mercata lorsqu’ils achetaient sur Internet. En attendant, les résultats ne sont pas florissants. Ainsi, en 1999, Mobshop, a réalisé 6,3 millions de dollars de chiffre d’affaires et 36,1 millions de dollars de déficit. "Il est encore trop tôt pour dire si le concept est validé", reconnaît Aurélien Seydoux, un des responsables de Mobshop France. Ces derniers sont les seuls Américains à s’être lancé dans l’aventure européenne, en investissant la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Mais les cieux n’y sont pas vraiment plus favorables.
Demain : Letsbuyit, l’européen convaincu
Le tableau récapitulatif des sites d’achats groupés