C’était un récit, l’histoire effrayante d’une petite maison d’édition d’ouvrages de poche qu’une plante grimpante prédatrice se mettait à terroriser. Voici cinq mois, pour shunter les éditeurs papier traditionnels - qui s’attribuent la part du lion aux dépens des auteurs - l’écrivain Stephen King avait entrepris la vente directe de The Plant par téléchargement depuis son site web : un dollar le chapitre. Il était entendu que King continuerait à écrire si 75% des lecteurs acceptaient de jouer le jeu. "Si vous payez, l’histoire se déroule. Si vous ne payez pas, le livre se ferme", annonçait le site de l’écrivain.
Problèmes de promotion
Mais, écrit le New York Times, citant Marsha DeFilippo, l’assistante de Stephen King, seuls 46% des derniers téléchargements effectués ont été payés (lire Les internautes n’arrosent pas assez la Plant de Stephen King). Même en tenant compte des téléchargements multiples provoqués par des problèmes techniques, le résultat demeurait trop loin du seuil fixé par l’auteur qui a décidé d’en rester là. L’expérience, poursuit son assitante, a permis de mettre en lumière un certain nombre de problèmes, comme la difficulté d’attirer l’attention du lecteur potentiel hors du soutien d’un éditeur traditionnel. D’autres auteurs, pourtant, s’accrocheront sans doute davantage que King à l’idée d’auto-édition électronique. "À mon avis, bon nombre sont capables d’effectuer eux-mêmes cette part du travail, note un membre de la Commission droits électroniques de la Guilde des ...crivains. C’est presque un truisme de dire que les éditeurs n’éditent presque plus." Courant décembre, Stephen King espère pouvoir réunir en un seul volume électronique, et sous un format adapté à la notion de cadeau, les six chapitres déjà mis en ligne de son roman. Afin, que l’on puisse, remarque Marsha DeFilippo, "offrir une plant pour les fêtes".