Le célèbrissime hacker américain a été libéré, le 21 janvier, après cinq ans de détention. Mais il n’a plus le droit de s’approcher, de près ou de loin, d’un ordinateur.
Le célébrissime hacker américain
a été libéré, le 21 janvier,
après cinq ans de détention. Mais il
n’a plus le droit de s’approcher, de près
ou de loin, d’un ordinateur.
Les
hackers du monde entier sont à la fête
: depuis le 21 janvier, Kevin Mitnick, célèbre
pirate informatique américain, est enfin libre.
Après cinq années de détention
(dont quatre passées à attendre son
jugement), le cyberdélinquant est enfin sorti
de la prison californienne de Lompoc. Relativement
fatigué, il affirme que ses conditions d’incarcération
ont été très éprouvantes.
Suite à l’accident d’un bus de la prison, l’an
passé, il souffre notamment de blessures mal
soignées.
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Kevin
Mitnick |
Conformément
à l’accord passé avec ses juges,
Mitnick est désormais libre de ses mouvements.
En mars 1999, le hacker avait fini par plaider coupable
pour sept des faits qu’on lui reprochait. Il
avait également reconnu avoir violé
les systèmes de sécurité de la
douzaine de sociétés et d’institutions
(parmi lesquelles Fujitsu, Motorola, USC, the WELL,
US West, Air Touch, MCI, Pacific Bell, Sun Microsystems,
The San Diego Supercomputer Center) qui le poursuivaient
en justice. Les faits reprochés à Mitnick
remontent à 1992, mais ce n’est qu’en
1995 que le FBI a réussi à le capturer.
Tsutomu Shimomura, expert en informatique, qui affirme
avoir été victime, à l’époque,
d’une attaque de Mitnick sur sa propre machine, a
joué un rôle important dans la capture
du célèbre pirate… Point important
: Mitnick n’a jamais volé un centime aux
sociétés qu’il a hackées,
se contentant de jouer à casser leurs codes.
Les supporters de Mitnick, parmi lesquels le très
actif groupe "2600",
leader du site "Free
Kevin", n’ont cessé de le rappeler.
"James Bond derrière un ordinateur"
Interviewé, dimanche 23 janvier, dans l’émission
60 minutes de la chaîne américaine
CBS, Kevin Mitnick l’a répété
: "Pour moi, tout cela n’était
qu’un jeu. Je ne me considère pas comme
un voleur. J’étais comme James Bond derrière
un ordinateur…" Les juges ont vu
les choses différemment. Chris Painter, procureur
fédéral, l’affirme : "Je
ne peux pas considérer comme un farceur quelqu’un
qui a causé des millions de dollars de dommages
à plusieurs sociétés."
S’il est aujourd’hui libre, Mitnick n’a
pas fini de payer sa dette. Chaque mois, il devra
rembourser 125 dollars (environ 800 F), jusqu’à
ce qu’il ait atteint les 4 125 dollars (environ 26
400 F) de dommages et intérêts que se
partageront les firmes dont il a cassé les
codes. Même si cette somme paraît ridicule
en comparaison de celle qu’avait demandée,
au départ, le gouvernement (1,5 million de
dollars), le pirate risque, tout de même, d’avoir
du mal à la réunir.
Car ce n’est pas tout à fait en homme
libre que Mitnick sort de prison (voir
à propos… "Mitnick est-il libre
?"). Pendant trois ans, le cyberdélinquant
n’aura pas le droit d’utiliser un ordinateur,
un téléphone cellulaire, un modem, une
télévision ou tout outil qui permette
de se connecter au Web. Il n’a pas même
le droit de travailler pour une société
qui utilise des ordinateurs… De quoi vivra Mitnick
pendant ses trois ans de privation de droits numériques
? Les juges américains ne semblent pas s’être
posé la question.
http://www.freekevin.com/home.html
http://www.freekevin.com/home.html
http://www.2600.com/
http://www.2600.com/