Universal Music Mobile, le service de musique pour téléphones portables de Vivendi, a démarré le 14 septembre. Un service "très fun", selon Jean-Marie Messier. Peut-être un peu moins pour les futurs clients...
Vendredi 14 septembre, le dernier-né de Vivendi Universal, le service de
musique pour téléphones portables Universal Music Mobile (UMM),
est sorti dans l’indifférence générale. Pour cause d’attentats
aux ...tats-Unis, mais aussi parce que les services proposés ne sont
pas à la hauteur de l’effet d’annonce.
De la poudre aux yeux ?
Fin août, Jean-Marie Messier avait pourtant mis le paquet pour annoncer
Universal Music Mobile : "La musique, culture d’une génération,
et le téléphone mobile, objet fétiche d’une génération,
devaient inévitablement se rapprocher", avait-il déclamé.
UMM se présente sous la forme d’une carte SIM que l’on insère
dans son mobile. Videndi Universal espère en vendre 200 000 d’ici
à la fin de l’année et 1 million avant la fin 2002. Un forfait
(de 15 à 38 euros par mois, soit de 1,31 à 1,90 franc par minute
de communication) donne accès à une multitude de services : textos,
chat, avant-premières, invitations VIP, infos ciné, shopping…).
De quoi en mettre plein la vue à la cible privilégiée (et
lucrative) des 12-25 ans, mais rien de très impressionnant, à bien
y regarder. Sans compter que l’écoute intégrale d’un morceau
en avant-première revient à 5 francs hors coût de la communication…
Par ailleurs, UMM en fait des tonnes dans la personnalisation. Plusieurs questionnaires
accompagnent notamment le kit d’accès, ce qui oblige les jeunes consommateurs
à choisir leurs chanteurs préférés. Parmi une brochette
d’artistes exclusivement piochés dans le catalogue Vivendi Universal,
faut-il le préciser…
Stratégie musicale
La stratégie de Vivendi Universal en matière de distribution
de musique en ligne ne s’arrête pas à Universal Music Mobile.
Elle passe également par Pressplay (service de téléchargement
payant de chansons), dont le lancement est prévu pour très bientôt
sur des sites comme MSN, Yahoo Inc. ou MP3.com. Un service qui devra tout de même
faire face à la concurrence de MusicNet (qui associe AOL Time Warner et
Bertelsmann), une technologie de codage et de téléchargement de
fichiers musicaux qui, selon MSNBC, sera "disponible dans sa version
définitive" d’ici à quelques semaines.
Et les consommateurs dans tout ça…
En définitive, pour la firme de Messier, l’objectif pourrait
surtout consister à être prêt en 2002 quand la troisième
génération de mobiles, l’UMTS, transformera le mobile en baladeur.
Car il n’est pas du tout certain que les consommateurs se précipitent
sur les innovations actuelles. Si les services d’information musicale semblent
séduire (la réussite de Mobiquid, un service d’information
destiné à reconnaître des chansons entendues à la radio,
qui compte 48 000 utilisateurs mensuels aujourd’hui, en témoigne),
les autres orientations du type téléchargement ou écoute
musicale restent en retrait. Universal Mobile devra notamment convaincre sur la
durée des téléchargements et la qualité sonore. Enfin,
rien ne prouve que les gens soient prêts à payer pour de tels services.
Pour Steven Day, responsable de la communication chez Virgin Mobile, interrogé
par The Guardian, "les services de musique pour mobiles peuvent attirer
les gens qui veulent essayer avant d’acheter". Virgin Mobile propose
donc à 400 000 clients d’écouter gratuitement les 30 premières
secondes de certains morceaux. Mais Steven Day reste sceptique : "Les
consommateurs commencent tout juste à se familiariser avec ce type de technologies.
La barrière du prix peut donc étouffer le marché."