Avec Aufeminin.com, site destiné (comme son nom l’indique) aux femmes, Anne-Sophie Pastel est allée au pas de charge : création à l’été 1999, entrée en bourse un an après...
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Quand et comment avez-vous découvert Internet ?
J’ai découvert Internet en 1998 par l’intermédiaire d’amis passionnés. J’ai vite été prise par le virus.
Pourquoi vous êtes-vous impliquée dans Internet ? Quel a été le déclic ?
C’était d’abord l’envie d’entreprendre, de développer une activité.
Et l’idée m’est venue de lancer un portail féminin sur Internet avec la naissance de ma fille, alors que je ne parvenais pas à trouver des informations pour m’aider sur Internet. Ça paraissait incroyable qu’il n’y ait pas encore de site féminin en France. Nous avons décidé de foncer pour être le premier !
Quand avez-vous compris que cela allait vraiment décoller en France ?
Avec le développement très rapide d’Internet aux ...tats-Unis, je n’avais pas de doute sur son développement en France. Et tout s’est accéléré à partir de l’automne 1999.
Comment avez-vous vécu la période automne 1999-printemps 2000 ? Que faisiez-vous ?
Cette période a été une véritable course contre la montre. Notre site français a été lancé en septembre 1999. Devant le succès du lancement et l’approche d’investisseurs pour financer le projet, nous avons décidé d’accélérer le développement d’aufeminin.com. Nous avons mis en place notre régie publicitaire en France, initié les sites espagnols et italiens et initié la plate-forme de e-commerce.
Nous nous sommes vite imposés sur le marché français grâce à la qualité du site, une bonne campagne de publicité et un effet positif de bouche à oreille. En parallèle, nous avons préparé l’introduction en bourse de la société, réalisée le 20 juillet 2000. En un an, aufeminin.com a pris une position de leader en France, en Espagne et en Italie et a sécurisé son développement jusqu’à la rentabilité avec la levée de 27 millions d’euros.
Comment analysez-vous aujourd’hui cette frénésie de huit mois ?
C’était la course pour prendre les bonnes positions de marché sur un secteur en très forte croissance.
Quel a été, selon vous, le signal de la chute des dotcoms ?
La faillite du site de commerce boo.com a créé, avec d’autres annonces négatives, une perte de confiance des investisseurs et a entraîné la chute des valorisations boursières des dotcoms.
Que faites-vous aujourd’hui ?
Notre objectif est d’atteindre la rentabilité rapidement, courant 2002. Nous travaillons sur le développement des revenus en renforçant notre présence auprès des grands annonceurs traditionnels et en lançant des formats publicitaires très qualitatifs et innovants.
Nous travaillons également sur la baisse de nos coûts en réduisant nos achats et en adaptant la structure de la société à l’environnement économique actuel.
Croyez-vous toujours autant à Internet ?
Oui, bien sûr. Nous assistons à une crise boursière mais pas à une crise de la consommation. Le nombre d’internautes double chaque année, ce qui correspond à une croissance exceptionnelle. Les internautes passent de plus en plus de temps sur Internet, ce qui en fait un média de plus en plus incontournable.
Croyez-vous au commerce en ligne ? Croyez-vous à l’avenir du Web non marchand ?
Je crois au commerce en ligne car il simplifie énormément la vie. Je crois également à l’avenir de la publicité en ligne car c’est un média très efficace : pour communiquer sur les nouveaux produits et l’image de la marque, comme l’a montré une étude réalisée par Carat qui a mesuré un taux de mémorisation supérieur à celui de l’affichage, de la radio ou de la presse. Enfin, c’est le seul média qui permet un contact direct avec ses utilisateurs : le premier média interactif.
Comment voyez-vous les années à venir ?
Internet va continuer à se développer très rapidement car ce média apporte une vraie valeur ajoutée en facilitant la mise en relation entre les personnes, l’accès à l’information et l’achat. Avec sa montée en puissance, Internet va peu à peu se banaliser pour devenir un canal de distribution incontournable pour la vente et un média intégré naturellement aux stratégies marketing des grands acteurs.
Croyez-vous toujours dans ce qu’on a appelé la netéconomie ?
Je crois que les acteurs issus de la nouvelle économie qui sont parvenus à obtenir une position de leader sur un secteur porteur sont promis à un bel avenir.
Quelles vont être, selon vous, les futures grandes échéances et que vont-elles apporter ?
Nous attendons la baisse des tarifs de connexion qui a été annoncée. Elle devrait accélérer encore le développement d’Internet. Cette étape a été déterminante aux ...tats-Unis. Courant 2002, un certain nombre de dotcoms devrait atteindre la rentabilité, ce qui devrait redonner confiance à l’environnement économique et financier et permettre une nouvelle phase de croissance.