Finalement, Koobuycity a été sauvé par ses clients. Impact-Net, le repreneur du site de livraison express, est en effet un spécialiste des e-mail marketing. Interview de son directeur, séduit par le fichier client de Koobuycity.
Après un mois de réflexion, le tribunal de commerce de Paris a donné sa préférence à Impact-Net, société de marketing électronique, pour la reprise de Koobuycity. Cinq sociétés étaient en lice pour le rachat du site de livraison express. Sorhab Hesmati, directeur d’Impact-Net, dévoile ses ambitions pour Koobuycity qui devrait rouvrir en février.
Spécialiste de l’e-mail marketing, pourquoi vous êtes-vous intéressé à un site de livraison express sur Paris et sa périphérie ?
Ce qu’on connaissait de Koobuycity, c’était son fichier de qualité, ciblé sur une population très recherchée. Ses 20 000 clients sont en effet des citadins, de catégories sociales élevées et composés majoritairement de femmes. À l’heure actuelle, nous possédons un million d’adresses en France et 20 millions dans le monde. Nous n’étions pas à 20 000 près, mais celui-ci enrichit vraiment notre base de données.
Cela veut-il dire que vous allez utiliser ce fichier de noms pour des opérations marketing avec vos autres clients (IBM, Apple, AOL, France Télécom, Ibazar, La Tribune, Libération, INSEE, Sofinco, Cegetel,...) ?
Non, il n’y a pas d’inquiétude à avoir de ce côté-là. Ce sont des clients très intéressants que nous n’avons pas envie de froisser. Pour la relance du site en février, nous leur préparons une offre spéciale. Puis, par la suite, nous leur présenterons par e-mail les offres de la semaine. Et dans ces messages, nos entreprises clientes auront la possibilité d’intégrer des promotions pour leurs produits. Les e-mails comporteront des sortes d’espaces publicitaires.
Vous annoncez d’importantes modifications au niveau de la logistique de Koobuycity, allez-vous continuer la livraison en une heure ?
Rien n’est totalement arrêté. Mais il est clair que nous allons complètement restructurer les activités. Il est hors de question de fonctionner avec une flotte de 30 livreurs comme Koobuycity le faisait. La logistique est un métier que nous connaissons, nous possédons d’ailleurs un entrepôt de 1 000 m2 en banlieue parisienne. Mais nous préférons en assurer le minimum et nous adresser à des prestataires spécialisés. Nous envisageons également de faire participer les clients aux frais de transport. Quant aux produits proposés sur le site, trois personnes travaillent actuellement sur leur choix. Nous allons privilégier, bien sûr, les plus populaires et les plus rentables. Koobuycity s’est construit sur un esprit branché et nous allons tenter de rester sur ce créneau.
Comment comptez-vous relancer l’activité de Koobuycity dans un contexte d’e-commerce encore timide en France ?
Nous avons cinq ans d’ancienneté sur le secteur de l’e-mail marketing. Attirer des visiteurs sur un site, on sait donc le faire. On a d’ailleurs prévu de multiplier par trois le trafic de Koobuycity en six mois. Si les sites d’e-commerce n’ont pas marché, c’est avant tout parce qu’ils recrutaient leurs clients de façon très coûteuse. Les panneaux 4x3 dans le métro et dans la rue, cela n’a aucun intérêt quand on veut toucher une minorité de gens, c’est-à-dire les internautes acheteurs. Quel est l’intérêt d’utiliser les médias de masse ? L’e-marketing est beaucoup plus approprié. Et c’est notre métier...