On la croyait neutralisée. L’inquiétante secte Aum continue pourtant son activité en se recentrant sur le Web.
La secte millénariste japonaise Aum, tristement célèbre depuis l’attentat au gaz toxique perpétré, le 20 avril 1995, dans le métro de Tokyo, continue de se faire entendre. En effet, à l’approche du sixième anniversaire de l’attentat, l’organisation multiplie les déclarations sur son site. Elle consacre même une page à de pseudos excuses à l’attention des victimes. La secte, qui en appelle à leur compréhension, paraît essayer de se racheter une conduite. Voire de rallier les victimes à sa cause !
Le Web constitue un vecteur essentiel pour la secte qui s’est rebaptisée Aleph. L’organisation, qui recrute ses membres parmi les élites des universités japonaises, a monté des sites en japonais, en anglais ou en russe. Pour cela, elle ne lésine pas sur les moyens : elle a recruté quelques 50 développeurs pour ces activités. Des news letters sont même disponibles au format i-mode (le format d’Internet mobile adapté aux téléphones portables). La police tente pourtant de lutter contre ce racolage électronique. Lors d’une perquisition récente chez l’un des membres de la secte, elle a saisi une impressionnante base de données cryptée contenant les noms et les adresses (physique et web) de plus 50 000 étudiants ou de foyers étudiants susceptibles d’être recrutés ou infiltrés. Ce CD-Rom contenait également des données personnelles (lieu de travail, numéro de téléphone, etc.) de propriétaires d’immeubles situés dans le centre des principales villes de l’archipel... âgé de 38 ans, l’homme arrêté par les autorités japonaises proclamait sur sa page web que les jeunes se transformeraient bientôt en personnages virtuels vivant sur Internet. Et que le seul moyen de les sauver serait de les prendre en main via le Web et les attirer vers la secte.