Le Forum des droits sur l’Internet a organisé pendant cinq mois un forum de discussion en ligne, en collaboration avec la Fing (Fondation internet nouvelle génération), sur le thème de l’usage du pair à pair, et notamment de l’échange de fichiers musicaux en ligne. Le Forum, qui vise à émettre des recommandations dans les différents domaines juridiques du web, présentait aujourd’hui dans ses locaux la synthèse de ces discussions.

A cette occasion, Philippe Chantepie représentait le ministère de la Culture et de la Communication, qui s’exprime rarement sur ces questions. Il a récemment été missionné par le ministère pour réaliser un rapport sur la musique et l’internet, axé sur "l’existence des usages autorisés" et les "besoins d’usages à inventer".

Diplomatiquement vôtre

Philippe Chantepie s’est bien sûr dit très satisfait qu’un débat en ligne ait pu avoir lieu, entre les principaux acteurs du domaine (auteurs/compositeurs/interprètes, producteurs et internautes). En donnant une position officielle assez diplomatique, il a surtout signifié qu’il axerait son rapport sur la nécessité de faire émerger une offre de musique en ligne légale plus proche des attentes des internautes et du marché pour remédier au "piratage". Philippe Chantepie souhaitait ainsi calmer les craintes des utilisateurs de voir les réseaux d’échange attaqués et filtrés.

Le chargé de mission du ministère semble ainsi suivre l’intuition d’Apple, qui a lancé récemment son service de musique en ligne payant. Il rejoint aussi les conclusions de la consultation organisée par le Forum et la Fing.

Dans la synthèse, on apprend effectivement que les internautes seraient prêts à rentrer dans la légalité si on leur proposait un service de qualité. L’échange de fichiers en peer-to-peer leur permet actuellement d’accéder à un éventail plus large de choix de contenus, et surtout de les tester avant de les acquérir. Les internautes jugent aussi les prix pratiqués par les maisons de disques comme prohibitifs. Enfin, ils sont très circonspects à l’idée de filtrer les flux P2P, surtout si ce filtrage était réalisé par des sociétés privées...