On trouve de tout sur Gnutella, et en particulier un tout nouveau virus optimisé qui change de nom selon les requêtes des utilisateurs. Les dégâts sont nuls, mais le concept a de l’avenir.
Vous pouvez faire vous-même l’expérience, si Gnutella ou l’un de ses clones (ToadNode, par exemple) est installé sur votre ordinateur. Tapez n’importe quel mot, par exemple "schloube" comme mot clé de recherche. Le logiciel trouve alors plusieurs fichiers schloube.exe sur les machines connectées à la vôtre via le réseau Gnutella. On savait qu’on pouvait trouver de tout sur Gnutella (au grand dam des majors du disque et du cinéma) mais de là à trouver n’importe quoi... Pas la peine de télécharger l’étrange fichier schloube.exe, et surtout ne l’exécutez pas : c’est un virus d’un nouveau genre qui a été repéré lundi. Un ver sous forme exécutable (un fichier .exe) que l’on reconnaît aisément à sa taille : 8 192 octets. Mais pas à son nom - son nom officiel est W32.Gspot.Worm, alias W32.Gnutella ou GnutellaMandragore -, car il change de patronyme au gré des recherches des utilisateurs du réseau Gnutella. Il suffit qu’un utilisateur l’ait exécuté sur une machine connectée au réseau Gnutella pour qu’il scrute les demandes qui sont faites par les autres utilisateurs (via le port 99 de la machine qu’il ouvre pour l’occasion).
Toujours bien placé
Quelqu’un a demandé un fichier "schloube" ? OK : le programme crée un double du ver qu’il renomme. Et ainsi de suite pour les autres requêtes. Quelle que soit la demande de l’utilisateur, même s’il tape "madonna" pensant récupérer de la musique, un fichier madonna.exe apparaîtra forcément en bonne place dans la liste des fichiers téléchargeables. Bien sûr, le mélomane aura noté l’extension du fichier .exe et il aura la prudence de ne pas le télécharger. Les amateurs de jeux et logiciels "gratuits" seront plus facilement floués, mais ils pourront se repérer grâce à la taille du fichier : 8 kilooctets et quelques pour un traitement de texte, ça fait peu... Heureusement, même s’il fait de la victime un propagateur de virus et s’il utilise forcément les ressources de la machine, W32.Gspot.Worm est inoffensif. Ce n’est pas le premier virus de Gnutella, qui a déjà propagé des vers de type VBS (écrits en Visual Basic). Mais c’est sans aucun doute le plus évolué, un virus "concept" qui aurait pu faire mal si son auteur l’avait voulu. "Quelqu’un a voulu prouver qu’on peut propager de façon optimale un ver en peer-to-peer, explique Damase Tricart, chef produit chez Symantec France, mais nous n’avons encore reçu qu’une soumission de client jusqu’à présent."
Un auteur français
L’auteur supposé du virus a signé son forfait : dans les lignes de code du virus apparaît la phrase "freely shared by mandragore/29A". Mandragore est un auteur français qui appartient au groupe international de hackers 29A et expose ses exploits sur son propre site web. Ce groupe a déjà un certain nombre de virus non destructifs à son actif. En septembre 2000, des membres de 29A avaient créé un autre virus concept qui montrait cette fois qu’on pouvait inclure un virus dans la partie stream d’un programme, une partie que, jusqu’alors, les logiciels anti-virus ne scrutaient pas. Cette fois, l’auteur aura voulu attirer l’attention sur le danger du téléchargement à l’aveugle sur les réseaux peer-to-peer. C’est réussi.
Une description du virus par Symantec:
http://service1.symantec.com/sarc/s...
La page perso de Mandragore:
http://surf.to/mandragore
L’article d’
Infoworld:
http://www.infoworld.com/articles/h...
Un article de ZDNet sur un des derniers
http://www.zdnet.com/zdnn/stories/n...
Un site de téléchargement de clones de Gnutella:
http://www.gnutella.co.uk/