À quelques jours d’intervalle, deux équipes scientifiques ont annoncé la découverte d’un gène de la phobie et des crises de paniques et celle d’un gène qui permet aux récepteurs de goût d’identifier le sucré. L’équipe espagnole du docteur Xavier Estevill, du département de génétique médicale et moléculaire de l’hôpital Duran i Rynals de Barcelone, a mis en évidence l’implication d’un gène précis dans le mécanisme des phobies. Menée sur 399 personnes, l’étude montre que 97 % des victimes de crises de panique ou de phobie ont une duplication du matériel génétique du chromosome 15. Une duplication qui n’apparaît pas dès la naissance. Les travaux du docteur Estevill montrent en effet que cette anomalie génétique est due à une mutation qui se produit au cours de la vie. " On naît probablement avec cette mutation, mais elle " se réveille " pendant le développement " a expliqué le scientifique aux journalistes de Wired. Déjà observé sur des plantes, un tel mécanisme de déclenchement de maladies n’avait encore jamais été relevé chez l’homme. Selon le docteur Estevill, ce gène semble ne pas être héréditaire. Par ailleurs, cette anomalie n’est pas systématiquement synonyme de phobie puisque seuls 40 % des personnes ayant une duplication du matériel génétique du chromosome 15 sont victimes de troubles.

Souris et sucreries

Aux ...ats-Unis, l’équipe de Robert Margolskee de l’université médicale du Mont Sinaï à New York, a isolé un gène qui permettrait aux récepteurs du goût situés sur la langue de mieux identifier le sucré. Les chercheurs ont séparé un ensemble de deux groupes de souris de laboratoire : celles qui préféraient boire de l’eau avec du sucre et celles qui se tournaient vers l’eau pure. Après avoir trouvé chez les souris amatrices de sucre un gène qui semblait favoriser le goût sucré, les scientifiques ont recherché une séquence génétique similaire chez l’homme. Il apparaît qu’un léger changement sur un gène détermine si les souris, et probablement les hommes, ont une préférence pour les choses sucrées. Cette découverte intéresse bien sûr les industriels qui imaginent déjà des édulcorants et des produits stimulant ces récepteurs...