16/03/1999 • 16h24
Gates apprend le chinois
Pour le boss de Microsoft, le business n’a pas de frontières. Les Chinois semblent d’accord.
" Les chefs d’...tats vont bientôt se rendre compte qu’ils ont un concurrent, qui s’appelle Bill Gates. ", disait un haut fonctionnaire américain cité par The Time, il y a deux ans. Aujourd’hui, les efforts du kid de Seattle pour s’implanter en Chine doublent, sans discussion, l’avancée des relations sino-américaines. Son ambition affichée dès les années 70 - " un ordinateur dans tous les foyers " -, complétée dans les années 90 - " Windows everywhere " -, prend doucement forme dans le pays le plus peuplé du monde. Son projet : Venus. Un logiciel, implanté dans une petite boîte connectée à la télévision, qui transforme le petit écran en navigateur Web, en langage chinois. Son prix devrait être six à huit fois inférieur à celui d’un véritable PC.
Ce projet ne serait qu’un de plus parmi d’autres, s’il n’avait pas reçu l’accord des autorités chinoises, et il ne serait pas si étonnant s’il ne traduisait pas une véritable révolution dans la position des mêmes autorités par rapport à Internet. Jusqu’ici, la méfiance était absolue, et s’il y avait bien plus de deux millions d’utilisateurs du réseau des réseaux, ils étaient étroitement contrôlés. Aujourd’hui, le pragmatisme semble l’emporter et certains analystes parient sur plus de dix millions de chinois connectés d’ici à fin 1999. " Nous ne pouvons devenir un pays fort sans être bon dans les technologies de l’information, et nous ne pouvons être bon dans les technologies de l’information sans Internet ", analysait un officiel du Ministère des industries de l’information, cité par le Financial Times la semaine dernière. Pour le plus grand bonheur de Bill Gates...
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