Michel Bon, PDG du numéro un français des télécommunications, a annoncé jeudi 29 juin l’entrée en Bourse de sa filiale Internet, leader du marché en France.
Suivre l’exemple de Telefónica et de Deutsche Telekom était trop tentant : entrées en Bourse en novembre et avril derniers, leurs filiales Terra Networks et T-Online ont depuis, grâce aux fonds levés, croqué l’américain Lycos et le français Club-Internet. De quoi donner des idées à France Télécom. Jeudi 29 juin, Michel Bon, le PDG du premier opérateur français, a donc annoncé l’introduction en bourse de 9,7 % du capital de Wanadoo, sa filiale Internet grand public. L’opération devrait permettre de lever entre 11 et 13 milliards de francs, dont l’essentiel devrait aller au développement de Wanadoo.
Avis aux amateurs : l’action pourra être pré-achetée du 30 juin au 13 juillet. La première cotation aura lieu le 18 juillet, et, selon France Télécom, le prix de l’action sera compris entre 17 euros (111,5 F) et 20 euros (131,2 F). Soit une valorisation de Wanadoo comprise entre 17 et 20 milliards d’euros (de 111 à 131 milliards de francs). Un chiffre plutôt inférieur à ce que les analystes attendaient. "Ils n’ont pas été trop gourmands. Cette vente sera un succès", pronostiquait jeudi un analyste parisien.
Rassurer l’actionnaire
Le moment est bien choisi, assure Michel Bon : "Nous sommes sortis de la période d’engouement excessif pour les valeurs Internet", s’est-il félicité, se voulant soucieux de fidéliser ses actionnaires en leur offrant "des marges de progression suffisantes". L’actionnaire individuel est aujourd’hui hésitant, il faut donc le rassurer : la campagne de publicité (télévision/radio, presse, Internet...) visera à montrer que Wanadoo est tout sauf une start-up "à risques". Le site francetelecom.com fera également étalage des performances de la maison.
Créée en 1996, Wanadoo regroupe les activités de fournisseur d’accès, les portails généralistes (Wanadoo et Voilà) ou thématiques (Computer Channel, mappy.com, @près l’école, goa...), les sites de commerce en ligne (alapage.com, marcopoly et librissimo), et les services aux professionnels (Application Service Providers) de France Télécom. Y ont été aussi rattachés les annuaires (pagesjaunes et kompass). Issue du minitel mais en progression rapide sur le Net, cette activité représente plus de 80 % du chiffre d’affaires total consolidé de Wanadoo, chiffré à 810,3 millions d’euros (5,31 milliards de francs).
En attendant Orange et Itineris
Le PDG de France Télécom a justifié l’ouverture du capital de sa filiale par la volonté d’"accélérer sa croissance" et de "lui permettre de disposer rapidement de papier ou de ’monnaie d’échange Internet’ afin de participer (...) au mouvement de consolidation européen qui se dessine autour des fournisseurs d’accès, des portails et des annuaires". C’est aussi un moyen d’accroître sa visibilité pour "attirer les meilleurs talents". En attendant la mise sur le marché de ses activités de téléphonie mobile (Orange et Itineris), prévue pour la fin de l’année, Michel Bon espère aussi que la croissance attendue de Wanadoo rejaillira sur la valeur de sa maison-mère.