L’audition en appel du cas Microsoft a pris fin mardi 27 février. La plupart des observateurs ont senti que la balance penchait désormais en faveur de la firme de Bill Gates
Certains sont persuadés d’un revirement dans le procès Microsoft. D’autres estiment que l’affrontement se joue désormais à 50/50 entre le géant du logiciel et l’administration américaine. Mais les pronostics sur la conclusion du procès antitrust en appel restent prudents, à l’issue des plaidoiries. Entamées lundi 26 février devant la cour du district de Columbia, à Washington, elles se sont achevées mardi 27. Sept magistrats étaient réunis pour entendre les arguments de la firme et ceux du département à la justice. Si la cour de Columbia a été, dans d’autres affaires, favorable à Microsoft, les observateurs avaient décelé le premier jour dans les questions des juges une fermeté inattendue à l’égard des avocats de la société. Puis le contraire le lendemain. Ainsi Zdnet remarquait-il mardi 27 que "les juges n’avaient posé aucune question" sur la proposition prétendument faite par Microsoft à Netscape de procéder à un partage du marché. Et notait "que les magistrats avaient retrouvé la voix" à l’heure de passer les représentants du gouvernement à la casserole.
Carnivores affamés
Wired, pour sa part, calculait que les magistrats avaient "passé plus d’une heure à dénoncer la conduite du juge Jackson, qui a ordonné [en première instance NDLR] le partage de Microsoft et a pris la malheureuse habitude de livrer ses pensées aux journalistes". En outre, le journal allait jusqu’à dépeindre l’avocat du département de la justice "assailli par une meute de carnivores affamés". Si les commentaires du juge Jackson semblaient relever, pour tout le monde, de la faute déontologique, la cour n’a pour autant ni confirmé ni infirmé la thèse selon laquelle le juge était partial dès le départ. Par ailleurs, l’un des juges semblait particulièrement sceptique quant aux tentations monopolistiques de Microsoft. Mais, note le quotidien CNet, ce juge "prend souvent à l’audience des positions contraires à ce qu’il pense". Le jugement ne devrait pas être rendu avant plusieurs mois.