La société américaine Excite@Home, fournisseur d’accès à l’Internet haut débit et éditeur de portails généralistes, a annoncé mercredi 6 juin qu’elle mettrait prochainement fin à ses activités en France, en Allemagne et en Espagne. La fermeture des portails doit intervenir courant juillet, en fonction de la législation sociale en vigueur dans chacun des pays concernés. Cette décision est motivée par les difficultés financières d’Excite@Home, particulièrement accentuées dans son activité d’éditeur de portails en raison de la crise du marché publicitaire. Le 17 avril, en dévoilant des résultats décevants - un chiffre d’affaires stable, mais des pertes en forte augmentation - pour le premier trimestre 2001, la société avait d’ailleurs révélé qu’elle comptait mettre l’accent sur la fourniture d’accès à l’Internet haut débit. Mais une telle réorientation implique de lourds investissements pour une entreprise à court de ressources financières et un programme de réduction des dépenses était prévu.

85 licenciements

Dans un premier temps, Excite@Home avait envisagé publiquement la cession de ses portails européens, dont elle espérait dégager des liquidités. Evan Rudowski, le patron d’Excite Europe, avait même déclaré au Financial Times qu’il préférait vendre les activités européennes "pour un dollar plutôt que de se retirer d’Europe après tout le temps et les investissements consentis". Des propos par la suite démentis par Excite@Home, qui, en cas de revente de ses portails, comptait plutôt toucher 50 à 100 millions de dollars. Sans succès. "Aucun des repreneurs potentiels avec lesquels nous avons négocié n’a fait d’offre satisfaisante", regrette aujourd’hui Evan Rudowski. Les portails les plus déficitaires et ceux pour lesquels l’horizon de rentabilité est le plus éloigné vont donc fermer. Cela concerne les portails français, allemand et espagnol, gérés par des équipes dédiées dans chacun des pays concernés, mais aussi les portails suédois, néerlandais, danois, norvégien, suisse, autrichien et polonais qui sont gérés depuis le Royaume-Uni. "Au total, cette décision va entraîner 85 licenciements, dont une vingtaine en France", commente Evan Rudowski.

Avenir incertain

Le maintien des sites anglais et italien tient à leurs meilleurs résultats (Excite UK aurait généré un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions d’euros, soit 64 millions de francs, et un résultat légèrement bénéficiaire au premier trimestre), mais aussi à leur structure, puisqu’il s’agit de joint-ventures avec respectivement BT (ex-British Telecom) et Tiscali. Une cession ultérieure de ces deux portails n’est pas à exclure. Reste à savoir si des négociations en ce sens sont engagées. "Nous ne pouvons faire aucun commentaire à ce sujet", déclare Evan Rudowski.