On lui demande : "Un prof d’e-business ça s’intéresse aux associations ?" Il hoche la tête et répond avec un accent germanique : "Il n’y a rien d’incompatible." Lee Schlenker, directeur du Master e-business à l’ESC (...cole supérieure de commerce) de Grenoble, vient de lancer Défi pour un millénaire solitaire. Le but : faire réaliser des sites web d’associations par des lycéens et étudiants. Et récompenser les meilleurs travaux. L’idée trotte dans la tête de Lee Schlenker depuis un an. Depuis un concert caritatif qui a rapporté quelques milliers de francs pour une trentaine de spectateurs. À l’époque, il s’était dit : "Si ce concert avait été retransmis en ligne, les dons auraient peut-être été multipliés." Pour Lee Schlenker, le secteur non-marchand doit lui aussi profiter de la révolution technologique et de l’efficacité des réseaux. Il a monté Net association, une association entièrement dédiée au projet, convaincu des partenaires, et s’est lancé. Cinquante dossiers sont déjà arrivés sur son bureau. La plupart concernent de toutes petites structures. "Des associations de quartier : ce sont celles que nous voulons toucher, celles qui n’ont pas les moyens d’avoir un site."

Cohésion sociale

Trois catégories pour ce concours. "Cohésion sociale" : sites destinés aux associations œuvrant pour une meilleure intégration des populations en France et à l’étranger. "Cohésion économique" : pour celles dont le but est l’insertion économique. Et enfin une dernière catégorie pour les associations qui facilitent l’insertion des personnes handicapées. Il faut s’inscrire avant le 15 mars. Tout doit être finalisé au 1er juin, la remise des prix ayant lieu le 21 juin à Grenoble. 700 000 francs de prix que se partageront les meilleurs sites. Pas obligatoirement les plus beaux d’ailleurs. Le jury tiendra compte "de l’adéquation avec le public visé". Donc éviter le Flash si on fait un site pour une association d’aveugles, par exemple. Si, pour les étudiants, un tel projet leur permet de s’immerger dans un secteur parfois méconnu, l’intérêt pour les associations est plus limité. Réaliser un site n’est pas l’étape la plus difficile. Encore faut-il pouvoir le mettre à jour régulièrement et s’en servir. Les initiateurs du projet sont conscients de cette faiblesse et défendent une première édition encore imparfaite. "Nous sommes en train de finaliser ce point-là", précise Lee Schlenker. Les partenaires, eux, promettent des aides en matériel et misent sur la continuité des liens tissés entre l’équipe étudiante et l’association.