Après la grève des internautes espagnols, le gouvernement a annoncé la mise en place d’un tarif fixe de connexion à Internet, mais seulement à des tranches horaires précises. Les internautes ne sont pas satisfaits.
C’est officiel : Anna Birulés, ministre espagnole des Sciences et Technologies, a annoncé la mise en place d’un tarif fixe mensuel de connexion à hauteur de 2 500 pesetas (environ 100 F). Quel que soit le fournisseur d’accès choisi. "Ce tarif s’appliquera avant la fin de l’année et sera valable en horaires réduits de téléphone, entre 18 heures et 8 heures du matin en semaine, tout le week-end et les jours fériés", a déclaré la ministre à la tribune du Sénat vendredi 16 juin. Anna Birulés a également fait savoir qu’à partir du mois de janvier 2001, le gouvernement comptait privatiser la boucle locale de téléphone, aujourd’hui encore monopole de l’ex-opérateur national Telefónica. "Une fois cette boucle ouverte à la concurrence, le tarif fixe pourra être proposé 24 heures sur 24", a-t-elle précisé.
Actions de protestation
Ces annonces n’ont pas satisfait l’Association des internautes (AI) qui s’est mobilisée depuis le 1er juin pour l’implantation de ce tarif fixe avec une connexion illimitée (voir À minuit, l’internaute espagnol s’énerve). "C’est une véritable douche froide, estime son président, Víctor Domingo. Les autorités justifient ces horaires en expliquant qu’ils souhaitent développer les connexions depuis les foyers et non depuis les entreprises. Ils oublient quand même une bonne partie de la population qui se connecte durant la journée : les retraités, les étudiants ou les indépendants qui travaillent depuis chez eux." L’association devrait donc continuer ses actions de protestation, "mais nous commençons à fatiguer", avoue Víctor Domingo.
Risque de congestion du Réseau
Les mesures gouvernementales ont provoqué des réactions tout aussi mitigées des opérateurs téléphoniques. Quelques heures après l’annonce du tarif fixe, Telefónica mettait en garde contre "le risque de congestion du Réseau", dans un communiqué laconique. Un avertissement sans fondement technique, selon l’Association des internautes. Deux fournisseurs d’accès, Ono et Arrakis, ont choisi d’emboîter le pas au gouvernement. Le premier propose un vrai tarif fixe sans restriction d’heures pour 3 000 pesetas par mois (environ 120 F), mais n’est présent que dans quelques villes espagnoles. Le second reprend le système des tranches horaires, le tout pour 4 950 pesetas par mois (200 F). Soit deux fois le tarif officiel...