Cap Gemini, Cisco et la Ratp préparent l’installation d’un réseau sans fil qui couvrira toute la capitale
Paris pourrait devenir la première métropole entièrement couverte par un réseau "Wi-Fi" de connexion à internet par radio "au plus tard en septembre 2004", déclare Jean-Paul Figer, directeur de la technologie chez Cap Gemini Ernst&Young. Baptisé "Wixos", ce projet de réseau à haut débit sans fil est mené en partenariat par Cap Gemini Ernst Young, Cisco et la RATP (Régie autonome des transports parisiens).
Un réseau opportuniste
La mise en place du projet Wixos devrait coûter entre 3 et 6 millions d’euros, d’après Jean-Paul Figer.
Ce coût d’équipement est relativement peu élevé : les futurs émetteurs Wi-Fi seront alimentés en données par le câblage en fibre optique dont dispose déjà la RATP. Pour offrir une couverture complète de la ville, il ne restera plus qu’à installer deux ou trois antennes radio à l’extérieur de chacune des 372 stations du métro parisien. Toutefois, selon Jean-Paul Figer, le réseau sera déployé "dans une logique opportuniste" : ses dimensions finales "seront fonction de l’importance de la demande", dit-il.
La phase de test a commencé le 1er avril dernier, avec la couverture en Wi-Fi du parcours de la ligne de bus n°38, qui va de la porte d’Orléans à la gare du Nord. Plus d’un millier de personnes se sont déjà inscrites pour tester la qualité de la connexion. Elles bénéficieront d’un accès gratuit au réseau jusqu’au 30 juin prochain.
Clients et usages encore inconnus
Les tests techniques et commerciaux se poursuivront jusqu’en juin 2004, annonce la RATP. Jean-Paul Figer déclare : "Avant cette date, nous devrions avoir cerné les besoins de notre future clientèle, et donc la taille et la densité du réseau que nous allons mettre en place."
Les usages qu’entraînera la couverture de Paris par le premier réseau sans fil et haut débit de cette importance sont encore flous. "C’est un peu comme quand internet a commencé il y a dix ans, s’enorgueillit Figer, difficile de prévoir exactement la façon dont les gens voudront l’utiliser."
Cap Gemini, la société de conseil en informatique à l’origine du projet Wixos, vise avant tout une clientèle mobile et professionnelle. Taxis, autobus, sociétés de livraison, de ramassage d’ordures, déménageurs, etc : autant de clients potentiels "qui pourront gérer leurs flux en temps réel, à haut débit et à des coûts bien inférieurs à ceux nécessaires au déploiement d’un réseau propriétaire", assure Jean-Paul Figer.
Le partenariat entre Cap Gemini, Cisco et la RATP ne concerne que la mise en place et la maintenance du réseau. La fourniture d’accès internet sera prise en charge par d’autres sociétés privées. Huit ont manifesté leur intérêt, dont six publiquement : Club Internet, Bouygues Telecom, Tele2, TLC Mobile, Wifix et Wifi Spot.
Des connexions gratuites ?
Wixos n’impose pas de business model à ces sociétés. Selon Figer, "c’est à elles de voir comment elles veulent vendre le Wi-Fi". Les particuliers pourront, par exemple, bénéficier de l’accès au réseau sans fil dans le cadre d’un abonnement spécifique, ou bien en prenant une option supplémentaire sur leur abonnement au câble ou à l’ADSL. "Compte tenu du faible coût de mise en place des antennes relais, les prix devraient être très attractifs", promet le directeur de la technologie de Cap Gemini qui précise : "Pour l’instant, le prix plancher, c’est la gratuité."
Les sociétés qui collaborent autour du projet Wixos redoutent-elles la concurrence sauvage des bornes Wi-Fi des particuliers, dont les ondes qui débordent sur la voie publique permettent déjà de se connecter gratuitement à internet dans de nombreux endroits de la capitale ? "Non, dit Figer, parce que notre offre permettra d’accéder au réseau partout et sans interruption lors de ses déplacements, et surtout sans avoir à reconfigurer en permanence sa machine".
Si Cap Gemini et Cisco sont très enthousiastes et pressés de faire la publicité de Wixos, la RATP reste plus prudente. La Régie autonome préfère attendre la fin de la période de test, en juin 2004, pour confirmer ou infirmer la mise en place de la couverture de la capitale en Wi-Fi. A suivre, donc.