E-liko est un des seuls acteurs à ne faire de la logistique que pour les sites marchands. Noël 2000 va être crucial pour la société, comme pour ses clients.
Fondé en septembre 1999 par Mathieu Rousseau, Hubert Saltiel et Patrice Gilbert, E-liko assure un service logistique global, de la prise de commande à la livraison finale. Joint-venture entre Saturne SA, société spécialisée dans l’entreposage et la messagerie express, et Magellis, spécialiste de la logistique et du Web, c’est un de ces nouveaux acteurs nés des besoins particuliers de l’e-commerce La société a séduit des webmarchands comme le fleuriste Aquarelle, le distributeur de logiciels Blackorange, le site de beauté-santé Vitago ou encore le cybermarché Houra. Mathieu Rousseau, son directeur général, reste optimiste, malgré un marché où la qualité de service est difficile à assurer et où il est facile de se faire manger.
Comment E-liko arrive-t-il à réduire les coûts de livraison et donc à rentabiliser son activité ?
Notre concept est simple : il n’est pas normal qu’un internaute passe une commande en quelques clics et doive ensuite patienter plusieurs jours pour être livré. E-liko propose donc une livraison dans la journée en région parisienne et le lendemain en province. Sur Paris, nous livrons dans un créneau de deux heures choisi par l’internaute, ce qui nous apporte plus de garantie et de sécurité dans la réalisation du service. Le taux de livraison du premier coup est de l’ordre de 98-99%. Or, ce qui coûte cher, c’est la relivraison et les coûts de retraitement.
Les expansions en Europe et en France ont été retardées. Tenez-vous les objectifs que vous vous étiez fixés ?
Nous n’avons pas fixé d’objectifs très précis. Nous voulions affirmer une présence sur un marché. Nous rentrons dans une phase de croissance et nous espérons des résultats d’exploitation positifs au deuxième semestre 2001. Nous construisons une entreprise, pas un énième gadget du Net. D’ailleurs, nous allons finaliser, dans les jours ou les semaines qui viennent, un important tour de table. Actuellement, nous livrons entre 500 et 1 500 commandes par jour. L’extension géographique dans les principales agglomérations françaises reste d’actualité. Elle se fera simplement après les fêtes, car nous ne voulions pas rater la campagne de Noël par précipitation.
Cette période sera-t-elle vitale pour votre activité ?
Nous ne nous relèverions pas d’un échec, comme pour tous les autres sites marchands. On se doit d’être prêt : s’il y a trop de retard dans les livraisons, cela nous retombera dessus. C’est pour cela que nous avons reculé l’ouverture des plates-formes en province, nous manquions de recul. Mais nous restons optimistes, car la palette de nos clients s’élargit. Le cybermarché Houra nous confie de plus en plus de surface géographique de livraison, Alapage nous a choisis depuis peu et nous sommes en phase de mise au point technique avec Carrefour. Actuellement, nous discutons ou travaillons avec les deux tiers des 25 plus grands sites d’e-commerce français. Le fait qu’un petit acteur comme nous attire tous les grands sites du Net pose des questions.
Cela veut-il dire que les acteurs traditionnels de la logistique, comme La Poste ou les expressistes n’aient pas pris le virage du Net ?
Leurs efforts dans ce domaine restent ponctuels. La Poste a créé une direction du commerce électronique, mais elle n’a finalement qu’un rôle de concentration de l’offre. UPS et DHL, de leur côté, ne proposent pas de choses très concluantes. Et le transporteur Calberson avait deux clients, Houra et Vitago, qui sont partis... pour nous rejoindre.