Un Napster amélioré et protégé vient de faire son apparition en Russie. Les Allemands, eux, plébiscitent une très légale RadioMP3.
Chacun à sa façon, deux grands pays européens découvrent les délices du MP3 en toute légalité. En Russie, pays où le piratage de musique est une activité aussi naturelle que respirer l’air, la société américaine Proximity Media a lancé, le 17 mai, FilePortal, un logiciel de partage de fichiers sonores présenté comme un "Napster amélioré". Ce dernier accepte les requêtes en alphabet cyrillique. Il indexe non seulement les titres des chansons et le nom des auteurs, mais aussi les albums et l’année de parution. Lorsqu’un téléchargement est interrompu en raison de défaillances techniques, on peut le reprendre au point où il avait été arrêté au lieu de repartir de zéro. On peut utiliser ce logiciel lorsque le système informatique est protégé derrière un firewall. Ce détail n’est pas anodin, puisque rares sont les foyers équipés d’un ordinateur et d’une connexion en Russie : en général on surfe depuis son bureau, c’est-à-dire derrière un firewall.
FilePortal compterait déjà plus de 6 000 utilisateurs. Le système est encore gratuit, mais la technologie pour le rendre payant est prête. Proximity Media fait des gorges chaudes de son système de protection du copyright sur les fichiers musicaux échangés... tout en refusant d’en révéler le principe à notre confrère Netoskop. "Bien entendu, si Napster avait un peu moins parlé à tout le monde de ses technologies de protection, elles auraient été plus efficaces", concède gentiment le magazine en ligne.
Radio classique, copie numérique
Un peu plus à l’ouest, les Allemands, eux, ont trouvé une véritable mine de musique gratuite légale sur Internet, avec RadioMP3. Cette radio émet en streaming à 128 Kbits/s via le réseau NBC Europe de télévision par câble, à travers tout le pays. La société mère, MusicPlay, basée à Munich, a obtenu l’agrément des autorités pour diffuser de la musique sous copyright. Pour l’écouter, il suffit à l’abonné du câble d’investir dans une carte son pour son ordinateur et de télécharger un logiciel applicatif. Non seulement l’internaute peut surfer en musique sans débourser un sou, mais en plus, il lui est permis d’enregistrer sur son disque dur - donc de graver - les morceaux qui lui plaisent. Une radio classique, en somme, sauf que la copie est numérique... Les Majors du disque n’ont pas fini de s’énerver contre le MP3.