Le gouvernement et les députés ont remporté une victoire, un trophée largement mérité : un prix spécial aux Big brother Awards.
Pour leur zèle à contrôler l’Internet via la loi sur la sécurité quotidienne qui a tendance à prendre le réseau pour un missile Stinger. Mais on pourrait ajouter pour une démagogie facile qui les amène à condamner l’Internet quand ils ne savent plus qui blâmer. Faut-il s’en étonner ? Malheureusement pas. L’Internet, ce repère de " pédonazis ", pour reprendre la formule de Sébastien Canevet, est la victime facile : personne n’est encore descendu dans la rue pour le défendre, il n’y a pas de pouvoir organisé (et puissant économiquement) pour le défendre, et personne n’a jamais perdu une élection à cause de lui. En période pré-électorale, ce sont des éléments qui pèsent. Bien plus que l’utilité du réseau. Bien plus que sa formidable puissance pour donner la parole à ceux qui ne l’ont pas d’habitude. Bien plus que les usages que la démocratie pourrait en faire si elle le voulait bien.
En citoyen curieux, j’ai commencé à lire les livres des différents candidats ou partisans de candidats. Toujours intéressant. Et jamais un mot sur l’Internet. C’est encore moins qu’un sujet de campagne : ce n’est pas un sujet du tout... A croire que les internautes ne votent pas. Et d’ailleurs, ils ne votent pas. Ou plutôt, le fait d’être internaute n’a pas l’air de peser d’un iota sur leur vote. Sinon, cela fait longtemps que les politiques auraient caressé cet électorat dans le sens du poil. Et ils n’auraient pas gagné de Big Brother Award.