Initiée dans les seventies, le porno fait par, et pour, les femmes n’a jamais été aussi présent sur le Web.
Aux ...tats-Unis, de nombreuses femmes se sont lancées dans un créneau jusque-là inexistant : le sexe par, et pour, les femmes. Annie Sprinkle, goddess of porn, y fait figure de pionnière. Starlette porno au début des années 70, elle en a eu rapidement marre de servir la soupe aux seuls mâles dominants et a rapidement entamé une série de films au féminin. Tout à la fois artiste et conférencière (ès porn-art), elle est, depuis, devenue l’égérie des féministes pro-sexe, travailleuses du porno et autres militant(e)s des libérations sexuelles, dont on retrouve les liens sur son site heck.com/annie. Autre figure tutélaire : Good Vibrations, maison d’édition et sex-shop, créé à San Francisco, en 1977, par la sexologue Joani Blank. Aujourd’hui, sur Internet,
goodvibes.com se targue de proposer le plus important catalogue d’objets sexuels au monde, ainsi qu’un musée en ligne consacré à l’histoire des vibros. Goovibes organise également une manifestation pédago-sexuelle annuelle, baptisée « Le mois de la masturbation »... « Coopérative démocratique », la société emploie aujourd’hui 100 personnes et a ouvert la voie à de nombreux autres sex-shops féminins (babeland.com, grandopening.altsex.com, a-womans-touch.com, etc.).
Créé en 1997 par un couple new-yorkais, Nerve vise, quant à lui, « un public audacieux et intelligent » et est gratuitement disponible en quatre langues (dont le français). Au programme : des fictions, essais, photos, du haut de gamme et quelques « signatures » (tels Bruce Benderson ou Richard Kern). Sous-titré « Think about sex », ce site est probablement le plus célèbre des sites porno-intellos, avec 20 millions de pages vues par mois et 750 000 visiteurs réguliers... dont 25 % de femmes. La rédaction est d’ailleurs essentiellement féminine.
Lesbienne et merguez
C’est qu’elles sont nombreuses, les sex reporters au féminin, telle Jane Duvall, dont l’annuaire, janesguide.com, créé en 1997, fait figure de référence en la matière. Heather Corinna, avec scarletletters.com ou encore femmerotic.com, portail « pansexuel et prosexuel », a, pour sa part, donné ses lettres de noblesse au sexe lesbien tout en créant scarleteen.com, portail destiné aux adolescentes. Et la liste est longue, très longue, car cette nouvelle vague du féminisme a engendré des dizaines de sites... aux ...tats-Unis, mais pas en France.
Le Net francophone reste donc cantonné aux fameuses « amatrices », exhibitionnistes et échangistes, hétéros, voire bisexuelles, mais plus « salopes » que féministes. On devra donc se reporter vers celles qui privilégient l’humour au sexe, tels les célèbres « La lesbienne aime la merguez », quellesconnes.com ou encore xfemmes.com, qui cite Brassens : « 95 fois sur 100, la femme s’emmerde en baisant »... Mais que font les frenchies ?