Des scientifiques américains sont en train de concevoir des " objets soignants " : bandages détecteurs d’infection, lunettes-mémoire pour patients atteints de la maladie d’Alzheimer, scanners d’appartement...
Et si, demain, nous n’avions plus besoin de médecin ? Si les soins étaient apportés par des machines, équipées de micro-processeurs, capables de déterminer ce qu’il faut soigner, et comment il faut le faire ? Ce n’est pas une plaisanterie. Toutes les semaines, des scientifiques, des médecins, des ingénieurs et des informaticiens se retrouvent à l’Université de Rochester pour discuter des " objets soignants " de demain. Ils conçoivent des bandages intelligents capables de déceler la nature de l’infection et de déterminer quel antibiotique est nécessaire.
Ils imaginent des lunettes équipées dune véritable
" mémoire " de secours pour les patients atteints
de la maladie dAlzheimer : une micro caméra, un système
de reconnaissance visuelle relié à une banque de données
des visages connus, un mini écran pour afficher le nom de la
personne rencontrée. Ils travaillent sur un scanner corporel
qui ferait une vérification quotidienne (sous la douche ?)
et pourrait signaler toute anomalie comme lévolution
dun mélanome.
Maison soignante
Prenons le bandage, par exemple. Grâce à de multiples capteurs, chacun étant programmé pour détecter une certaine forme de bactérie, le bandage devra être capable, en cas d’infection, de mesurer la réaction du patient et de prescrire le bon médicament. Pour mener à bien un tel projet, il faut une équipe d’au moins quatre personnes : un microbiologiste, un biochimiste, un informaticien et un ingénieur électricien. Et entre trois à cinq ans de travail non-stop...
Seule l’utilisation des avancées dans d’autres domaines de recherche - comme la robotique - permettra d’obtenir des résultats plus rapides. Les chercheurs américains observent ainsi de près les innovations de la " maison du futur " sur laquelle leurs collègues japonais travaillent avec constance. Ces derniers imaginent des systèmes inclus dans la maison et capables de déceler toute altération de la santé de son résident. Au moindre changement de température corporelle, à la moindre variation de tension, à la moindre bactérie flottant dans l’air, les capteurs se mettront en alerte. Il n’est pas prévu que la maison prenne directement rendez-vous avec le médecin. Pas encore.
Université de Rocherster:
http://www.rochester.edu/