Le PDG de Shiny est l’auteur de jeux à succès comme Earthworm Jim et MDK 1 et 2. Portrait et interview vidéo d’un développeur mythique.
Un mètre quatre-vingt-dix, regard ténébreux et sourire charmeur : David Perry pourrait facilement jouer les playboys californiens. Courtisé, le natif d’Irlande du Nord l’est assurément. Entre autres, par les éditeurs de jeux vidéo. Car, à 33 ans, ce développeur est déjà un mythe dans le monde des gamers. Son histoire, elle, tient du conte de fée. En 1981, David a quatorze ans quand il commence à programmer un ordinateur ZX 81, une sorte de calculatrice améliorée. Il plonge dans le jeu à tel point qu’il quitte l’Irlande trois ans plus tard pour l’Angleterre. Il travaille alors pour des éditeurs comme Mikro-Gen ou Virgin Games. En 1991, direction les ...tats-Unis. Virgin Games lui propose de prendre la tête d’une équipe de développeurs qui produira notamment Aladdin, un jeu qui relance la console Sega Megadrive, en perte de vitesse face à la Super Nintendo. La "
patte" Perry est désormais reconnue. En 1993, il quitte son employeur pour créer Shiny, une société basée en Californie, et délaissse le milieu de la console pour se tourner vers le PC, alors plus performant. Avec Earthworm Jim, MDK puis MDK2, Shiny aligne les coups gagnants. À la base de ces succès, le flair de David Perry, et sa capacité à développer des mondes oniriques qui constituent à chaque fois une petite révolution dans l’univers du jeu.
Le regard exalté du joueur
transfert/julien Chambaud |
Messiah, sa dernière création en date, demeure l’un de ses rares regrets. Dans cette aventure, un angelot doit prendre possession du corps de ses ennemis pour empêcher l’Apocalypse. Un scénario bien ficelé, une interaction entre personnages jamais vue, et un gigantesque univers à la Perry : le succès était quasi assuré. Encensé par la presse spécialisée, le mélange des genres n’a pas convaincu les joueurs. "
Sans doute avons-nous sorti ce jeu trop tôt, le public n’était pas au rendez-vous", estime David Perry. Mais ce PDG hors norme a déjà oublié cet écueil. Lors de l’ECTS, il a lui-même présenté sa dernière création : "
Sacrifice", un jeu reconnu "
meilleur jeu du salon" par un jury international. "
Regardez ! Je peux créer mon monde ! Je peux creuser une vallée ici, mettre des fleurs là..." D’un coup, David Perry oublie les curieux qui l’entourent et, le regard exalté, s’étonne lui-même de son travail. On comprend alors ce qui fait son succès auprès des joueurs : David Perry est resté un petit garçon, instinctif et naïf, en quête du jouet idéal.