Réunis à Berlin, les pays les plus industrialisés jouent à se faire peur avec le Net. Pour justifier une attitude répressive ?
Lapalissades et incompréhension des enjeux semblent être la spécialité des "experts" du G8 lorsqu’ils abordent l’épineux problème de la sécurité du Réseau. Enfermés dans une démarche purement défensive, les représentants des huit pays les plus industrialisés, réunis à Berlin du 24 au 26 octobre, ont pris toute la mesure du terrible danger qui menace le monde : "Les données sur l’Internet dépassent les frontières des pays, c’est pour cela que les criminels sur l’Internet font fi de nos frontières nationales", a brillamment analysé le ministre allemand de l’Intérieur, Otto Schilly. Et de s’inquiéter du fait que certains contenus interdits en Allemagne sont légaux à l’étranger, à l’instar des sites néo-nazis, autorisés aux ...tats-Unis au nom de la liberté d’expression. À croire qu’Internet génère un taux de phantasme et un repli sécuritaire inégalé. Car la diffusion de contenus illégaux, via des pays moins regardants, n’est pas née avec le Réseau. Les catalogues de vente à distance sont là pour ça depuis belle lurette.
Le Lichtenstein plus dangereux que le Net
Et que dire du blanchiment d’argent via les paradis fiscaux ? Ceux-ci continuent de prospérer au sein même de l’Union européenne. Si le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a expliqué en ouverture du G8 que les dommages financiers causés par le "cybercrime" sont estimés à 50 milliards d’euros par an, il a oublié de préciser que le blanchiment dans des pays de la communauté porte sur des sommes autrement plus colossales. Petit exercice de style... Si l’on prend Cyber-criminalité : l’Europe dégaine l’arsenal répressif). Quant à réfléchir sur les véritables transformations induites par le Réseau et les méthodes à retenir pour s’y adapter...