5/03/2002 • 18h58
Contrôle antidopage : soufflez dans la grenouille !
Les contrôles antidopage vont peut-être rattraper leur retard grâce à la découverte d’une équipe de chercheurs suédois qui préconisent le recours à des cellules de grenouilles pour leur tests.
Certains animaux changent de couleur pour se camoufler. C’est le cas notamment d’une grenouille d’Afrique (la Xenopus Laevis). Cette propriété pour le moins originale pourrait servir à démasquer les athlètes dopés. L’équipe d’Annika Karlsson, de l’université de Linköping en Suède, a en effet réussi à adapter les facultés de ce batracien à la détection des produits dopants, et particulièrement des opiacés. Les chercheurs ont isolé les cellules de la grenouille à l’origine du changement de couleur, les mélanophores, avant d’ y insérer de l’ADN humain. Cette manipulation entraîne une multiplication des récepteurs d’opiacé. En ajoutant de la naloxone (utilisée dans les programmes de désintoxication, cette drogue bloque les récepteurs sensibles aux opiacés, et donc les effets de ces produits), Annika Karlsson a constaté que les cellules émettaient une lumière. « La réponse [à la naloxone] était évidente, même à l’œil nu » explique la scientifique dans les colonnes du New Scientist. Une sensibilité très importante aux opiacés, puisque quelques micro-grammes de naloxone par litre suffisent à provoquer la réaction. Une découverte qui multiplie les avantages : comme il n’est plus nécessaire de cibler la drogue recherchée, les futurs produits à base d’opiacé ne devraient plus passer à travers les mailles des filets lors des contrôles.
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