Severino Antinori, le très controversé embryologiste italien, persiste et signe : son projet de clonage humain devrait débuter en novembre prochain.
Le 29 janvier 2001, au nom de son associé Severino Antinori, l’Américain Panayiotis Zavos annonçait à la presse son intention de cloner des être humains afin d’aider des couples stériles. Ni le tollé qu’avait soulevé l’annonce à l’époque, ni de quelconques considérations éthiques n’ont rebuté les centaines de couples, issus de différents pays, qui se sont portés volontaires pour l’expérience. Deux cents ont été retenus après sélection. Le professeur Antinori devrait annoncer officiellement mardi 7 août, devant l’Académie nationale des sciences de Washington, qu’il espère, avec son équipe d’une vingtaine de scientifiques internationaux, débuter son programme de clonage humain en novembre. Le scientifique italien n’est pas un inconnu : il avait défrayé la chronique en 1994 en permettant à Rossana Della Corte d’enfanter alors qu’elle était âgée de 64 ans.
Comme Dolly
Techniquement, Severino Antinori souhaite utiliser la même méthode que celle employée pour Dolly, la brebis clonée en juillet 1996. C’est-à-dire qu’une cellule, dont le noyau contient tout le matériel génétique, sera prélevée sur le père. Puis, un ovule sera pris chez la mère. Le noyau de la cellule du père remplacera le noyau de l’ovule. Lequel sera ensuite placé dans l’utérus de la mère. Le bébé issu de cette expérience serait donc parfaitement identique à son père. Cette manipulation, bien qu’elle se soit améliorée depuis l’expérience Dolly, reste très dangereuse. "Je peux garantir que, dans 99 % des cas, je ne produirai pas de monstre", répond pourtant le scientifique italien dans les colonnes du aucun pays n’a accepté de recevoir la première expérience de clonage humain. Mais Severino Antinori pourrait opérer sur un bateau, dans les eaux internationales, pour contourner l’obstacle. Et puis, "l’éthique, c’est ce qui permet d’alléger les souffrances humaines. Les limites de l’éthique, c’est ce qui risque de les aggraver. Tout le reste n’est que rhétorique", déclarait-il, sûr de lui, dans un portrait que lui consacrait Le Monde.
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