Sur le site de la Présidence de la République française, à la rubrique "agenda", une seule info était inscrite à la date du jeudi 14 décembre 2000 : "Interview en direct du Palais de l’Elysée, dans le cadre du journal télévisé de TF1 (thèmes abordés : bilan de la Présidence française de l’Union européenne après le Conseil européen de Nice et différents sujets d’actualité)."

Sur le site de TF1, à la même date, le dispositif pour cadrer l’événement est à base de questions. En deux batteries. D’abord ce sont, jusque dans l’après-midi, celles des internautes dont certaines seront retransmises au Président par PPDA, maître de cérémonie de l’entrevue (celle de Transfert était : "Que pensez-vous de la démission de M. Alexandre Benmakhlouf, procureur général près la cour d’appel de Paris ?"). Une petite question parmi le millier arrivé sur le site, qui n’a pas l’air de se trouver dans le peloton majoritaire. "Les questions, c’est pas uniquement sur les affaires ", indique aux curieux le rédacteur en chef adjoint de ITF1. Ah bon ? Eh oui . Le sommet de Nice et les élections américaines tiennent la corde. Questions d’actualité comme on dirait à l’...lysée. Ouf !

" Pourquoi le président ne peut pas être témoin ? "

Mais il y a autre chose. Sous l’article balayant le sujet Chirac avant interview, d’autres questions s’affichent. Celles qui ne seront pas posées en direct, affichées sous la rubrique "Donnez votre avis sur l’article" : "Jacques Chirac ce soir sur TF1." Ça cartonne un peu plus. "Tout citoyen étant redevable devant une cour de justice, pourquoi notre président ne peut être appelé comme témoin ?" (Vincent, Paris). "Il fut un médiocre Premier ministre, il est un médiocre président mais un remarquable fossoyeur des partis dits de droite." (Baron, Paris). "Bonjour, nous sommes sourds et citoyens français. Comme les entendants, nous aimerions comprendre ce que va dire ce soir sur TF1 le chef de l’état. Mais sans sous-titrage et sans interprète, comment pourrons-nous faire ???" (Centre Socio Culturel des Sourds, Vincennes). "Pensez-vous être remmandaté par les électeurs français en 2002 ?" (D’mitri, Nîmes). "La présomption d’innocence s’applique aussi au Chef de l’...tat. Ça, c’est pour les affaires. Je suis contre l’inversion du calendrier électoral. Ça, c’est pour Jospin(...) Vous pouvez sortir au resto ce soir, ça sent le déja vu..."(Steph, Milano ).