Cavarreta, le retour de l’ex-Vivendi boy...
Il a été l’une des vedettes du microcosme de l’Internet français. Voire un peu plus, quand l’hebdomadaire le Nouvel Eco le classa dans " ceux qui vont vous diriger ". Il a ensuite disparu et vécu à distance la dégringolade des dotcoms, avant de se relancer dans... une dotcom. Fabrice Cavarretta, ancien patron de BOL (Book on line, filiale de Vivendi et Bertelsmann), est de retour. Et veut refaire un coup à la eBay.
Avec son profil de gendre idéal (Polytechnique, Harvard), Fabrice Cavarretta était l’un des jeunes premiers de l’écurie Vivendi quand la folie Internet a attaqué la France. Après avoir dirigé Havas On Line, il devient presque naturellement patron de BOL, la librairie en ligne développée par les deux multinationales. Objectif : concurrencer Amazon, déjà en place au niveau international, et Fnac, qui tardait à se développer dans l’hexagone. Beau projet. Et beau départ : la marque se crée, s’installe, et atteint, notamment par une campagne de pub coup de poing (mais d’un goût douteux), une notoriété réelle auprès des internautes. En désaccord avec ses actionnaires sur les moyens à mettre en oeuvre, Cavarretta quitte ses fonctions. Et part en voyage de noces... Deux directeurs lui succèderont. BOL a fermé en septembre 2001.
Un voyage pour une idée
Bali, Taiwan, Nouvelle-Zélande... Les escales sont des occasions de découvertes, de repos, de loisirs. Le voyage, lui, sert aussi à la réflexion : l’ancien salarié de grand groupe veut tenter le coup en solo. Un ami lui parle d’une idée, il en fera un système de business protégé aux Etats-Unis, sur le même principe que le "one clic shopping" d’Amazon : "cela n’empêchera pas quelqu’un de nous copier, mais sa tâche sera plus compliquée..." estime Cavarretta.
Restait à trouver l’argent... Pas facile, en pleine déconfiture des entreprises Internet. Quoique : "La situation actuelle a aussi des avantages, dit Cavarretta. Si je m’étais lancé il y a deux ans, j’aurais eu immédiatement dix concurrents, avec dix fois plus d’argent que moi...". Quelques business angels fourniront quelques centaines de milliers d’euros. Peu, à côté des levées de fonds d’il y a un an, mais de quoi tenir le temps du développement et des premiers tests. A condition d’être modeste : c’est tout seul, sans salaire, puis entouré d’une équipe a minima, qu’il s’est lancé dans la définition et la réalisation technique.
Vous et Bill Clinton
Le résultat est en ligne, version bêta, depuis quelques semaines. Ipropi est un site reliant les particuliers qui cherchent ou vendent quelque chose, avec ceux qui peuvent les aider à trouver l’objet de leur quête, ou un acheteur. Le principe ? Vous promettez une récompense à celui/ceux qui vous aide(nt) dans votre démarche. Le site gère l’information et la répartition des récompenses. "C’est l’application du principe selon lequel tout le monde est relié aux autres par un facteur 5, explique Cavarretta. Je connais quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît Bill Clinton. 5 personnes dans la chaîne. Le monde entier est relié par un tel facteur. Or je connais sans doute quelqu’un qui connaît quelqu’un qui a ce terrain au bord de l’eau que vous cherchez... iPropi veut provoquer ce passage d’information, en motivant par des récompenses" Avec une économie à la eBay : gratuit tant qu’il est en période de test, le site passera payant plus tard pour ceux qui déposent des requêtes.
Six mois pour voir
Un concept d’avenir ? Cavarretta l’espère. Mais sans avoir de certitudes : "C’est une idée très Internet, et je suis très Internet... Cela m’a plu car je me voyais utiliser ce type de service. Mais nous verrons dans six mois. Pour l’instant, le produit fonctionne, attendons de voir si les internautes s’accaparent le concept". Wait and see. Les investisseurs ont payé pour voir. Juste pour voir. Si cela marche, il sera aisé de trouver le financement complémentaire. Si cela ne marche pas ? Internet aura essayé un concept de plus...