Les experts qui planchaient sur le dossier Carnivore ont rendu leurs conclusions : le système de surveillance des e-mails n’a pas donné lieu à des dérives. Mais les associations ont du mal à les croire.
Alors ça pour une surprise... Les scientifiques de l’Illinois Institute of Technology (IIT), dépendant du Chicago-Kent College of Law ont rendu leurs conclusions concernant Carnivore. Elles sont plus qu’indulgentes pour le système de surveillance et d’interception des courriers électroniques développé par le FBI. Henry H. Perritt, le doyen de l’IIT a affirmé que le Grignoteur fédéral ne "collecte pas outre mesure" les informations sur le Réseau. Au contraire, les agents du bureau fédéral ne ramasseraient bien souvent pas toutes les données autorisées par la loi.
Pas objectifs, loin s’en faut
Problème, les experts de l’IIT ne sont pas objectifs, loin s’en faut. Une gaffe à peine croyable du ministère de la Justice a en effet révélé en septembre dernier qu’ils avaient tous déjà peu ou prou travaillé pour le ministère de la Défense ou les autorités policières (lire La justice américaine prise à son propre piège). Diverses associations de défense de la confidentialité en ligne n’ont d’ailleurs pas manqué de contester ces résultats. Parmi elles, l’Electronic Privacy Information Center (Epic) a contre-attaqué en publiant un rapport dans lequel il est prouvé que Carnivore est un peu plus glouton que ça. Il permet en effet à ses utilisateurs de collecter "accidentellement" bien plus de données que ce que la loi stipule. On imagine alors ce qu’il peut faire "intentionnellement"...