Les trophées du quatrième Capital IT récompensent une place de marché, un concepteur de composants électroniques et un éditeur de logiciels professionnels. Seul touche de fantaisie, Comedia remporte le trophée de l’innovation.
Pascal Leby (à gauche) et Etienne Revolle, fondateurs de ComediaDR |
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Meilleur des meilleurs". Voilà le titre récolté par B2build lors de la quatrième édition de Capital IT, la grand-messe du capital-risque qui s’est achevée à Paris mercredi 15 novembre. B2Build développe des places de marché pour les professionnels du bâtiment, qu’elle conseille par ailleurs sur leur stratégie de commerce électronique. L’entreprise intervient notamment en France et en Allemagne et compte couvrir le marché européen des fournisseurs de matériaux, estimé à 275 milliards d’euros. C’est du concret.
"Le B2B c’est sérieux"
Le reste des lauréats est d’ailleurs à l’image de B2Build : solide, sérieux. Le prix du "potentiel de croissance" revient à Artech, qui développe une suite logicielle destinée au marché de la business information. Tak’Asic, un concepteur de composants électroniques pour appareils de bureau (copieurs, fax, scanners...), remporte pour sa part le trophée du "potentiel de croissance internationale". "C’est caractéristique de cette édition que "l’Oscar" du potentiel international revienne à une société technologique", déclare en toute franchise Emmanuel Libaudière, directeur de Capital IT. Traduction : les investisseurs présents à Capital IT n’attendaient pas autre chose. "Le B2B c’est sérieux et ça ne fait pas rêver, mais cela correspond à l’humeur du moment. On a peut-être perdu la notion de rêve. Ce n’est qu’une question de cycle", observe Bertrand Douriez, responsable de l’Observatoire des start-ups de Capital IT.
Peu de femmes
Mais le palmarès, établi d’après les votes des investisseurs, ne fait pas mention de projets qui, sans doute, auraient mérité quelques égards. Amoweba et son moteur de recherche de troisième génération n’a pas déchaîné les foules. Pas plus que Zden, place d’échange de fichiers qui développe un modèle économique respectueux des droits d’auteurs. Et pourtant, ces deux projets laissent clairement entrevoir ce que pourrait être l’Internet de demain. La jeune pousse France MP3 n’avait, pour sa part, même pas passé le stade des sélections, le jury nourrissant des craintes sur la légalité du projet. Et puisqu’on parle d’avenir du Web, les participants auront pu relever que la nouvelle économie n’a rien à apprendre de l’ancienne en matière de machisme : des Best 40’s aux intervenants chevronnés, la scène n’a accueilli que trois femmes en deux jours de rencontres. Contre une soixantaine d’hommes.
Roman sur-mesure
En définitive, la seule note de fantaisie de ce Capital IT en béton, fut le "prix de l’innovation", qui revient à Comedia. Cette entreprise nîmoise fonctionne comme un éditeur : elle demande à des auteurs plus ou moins connus de rédiger un roman de suspense, d’amour, de science fiction ou d’espionnage. Puis propose à ses clients de devenir co-auteurs de ces romans, en les personnalisant. Concrètement, le co-auteur peut décider de remplacer le héros du roman par un de ses amis. Il répond alors à un questionnaire précis (âge approximatif, couleur des cheveux...) d’une vingtaine de pages. Un logiciel permet de " réécrire " le roman, qui est ensuite imprimé, relié et expédié à l’ami(e) devenu(e) héros(héroïne) de roman. Comedia justifie le prix élevé (autour de 250 francs par ouvrage) par le caractère unique de chaque roman.