L’administration Bush se montre de plus en plus favorable à la construction de nouvelles centrales nucléaires.
La hausse du prix du gaz, les interrogations sur les changements climatiques et les craintes de voir les pannes survenues récemment en Californie s’étendre à d’autres ...tats pourraient bien remettre le nucléaire au devant de la scène, apprend-on sur le site de CNN. Alors que l’administration Bush s’apprête à dévoiler un nouveau programme énergétique, le vice-président Dick Cheney, qui préside la "task force" sur l’énergie à la Maison Blanche, estimait récemment les besoins des ...tats-Unis à 65 nouvelles centrales électriques. Sur ces 65, disait-il, il y aura forcément des centrales nucléaires.
Un tabou est tombé
103 réacteurs sont actuellement en exploitation commerciale aux ...tats-Unis. Mais aucune centrale n’y a été construite depuis 1973. Plus de vingt ans après l’accident de Three Mile Island, en Pennsylvanie (1979) et quinze après celui de Tchernobyl en Ukraine, un tabou semble pourtant tombé. La moitié des entreprises qui exploitent ces réacteurs auraient déjà demandé des autorisations d’extension de leurs capacités de production, ou envisageraient de le faire prochainement. Et les partisans d’un retour du nucléaire ne manquent pas d’arguments. Leurs coûts de production sont aujourd’hui aussi compétitifs que ceux d’énergies comme le gaz ou le fuel. Ensuite, en l’absence d’incident grave, les défenseurs du nucléaire ont beau jeu d’insister sur les progrès accomplis en matière de sécurité...
L’opportuniste
Georges Bush pourrait se montrer plus que sensible à ces arguments. Le président américain, qui cherche avant tout à diminuer la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis des producteurs étrangers (les producteurs de pétrole), souhaite encourager la production d’énergie sur le sol national. Bush s’est ainsi opposé, le mois dernier, à la réduction des émissions de dioxyde de carbone, sous prétexte qu’elle risquait d’altérer les capacités de production des centrales thermo-électriques du pays, donc de nuire aux consommateurs américains. Il n’y a aucune raison pour que les industriels du nucléaire ne bénéficient pas des mêmes égards présidentiels... Certes, les opposants n’ont pas dit leur dernier mot. "L’électricité nucléaire constitue une menace inacceptable pour l’homme et l’environnement", proteste Anna Aurilio, membre de l’US Public Interest Research Group. Georges Bush bénéficie toutefois d’un soutien inattendu. Selon un récent sondage, un Américain sur deux se dit partisan du retour du nucléaire. Et 56 % de ces mêmes partisans ne voient pas d’inconvénient à ce qu’une centrale nucléaire soit construite dans un rayon de dix miles (16 kilomètres) autour de chez eux...