Firstmark a lancé à Nantes la première offre de haut débit par ondes radio en France. Les autres opérateurs devraient suivre dans les prochains mois. Mais les professionnels passeront avant les particuliers.
La boucle locale radio (BLR) tant annoncée est enfin arrivée : FirstMark Communications a ouvert le bal, le 25 janvier dernier, et les autres opérateurs ne devraient pas tarder à suivre. L’opérateur, qui détient l’une des deux licences nationales, a inauguré son premier réseau d’accès au Net à haut débit à Nantes. En France métropolitaine, l’Autorité de régulation des télécommunications (ART), a également délivré 44 licences régionales (2 par région). L’annonce de Firstmark a quelque peu réveillé la concurrence et Belgacom, qui possède 9 licences régionales, a prévu d’ouvrir son accès haut débit dans 10 villes (Lille, Roubaix, Tourcoing, Calais, Dunkerque, Rouen, Le Havre, Caen, Rennes, Nantes, Amiens et Reims) le 15 février prochain. Mais qu’on ne s’y trompe pas : l’Internet à haut débit, ce n’est pas pour les particuliers. Enfin, pas encore. Les opérateurs, choisis il y a quelques mois à peine par l’ART, partent en effet de zéro. Ils comptent donc sur les "gros clients" pour rentabiliser leurs investissements.
À partir de 2 360 F par mois...
Et les particuliers devront patienter, peut-être jusqu’à la fin de l’année 2001. Les tarifs devraient d’ailleurs être, dans un premier temps, assez dissuasifs. FirstMark Communications facture ses prestations au prix fort : pas moins de 2 360 F l’abonnement mensuel pour un accès illimité à Internet, mais bridé à 128 kbits/s. Pour s’offrir les 2 Mbits/s, les entreprises devront se délester de 11 800 F tous les mois, et cela sans compter les frais de mise en service, qui grimpent jusqu’à 17 700 F ! Une bagatelle.
D’autres opérateurs, comme Broadnet et Landtel, devraient également viser également une clientèle professionnelle au moment du lancement de leur offre. Les deux sociétés sont parmi les grands gagnants de l’attribution des licences, avec respectivement 15 et 7 licences régionales, et qui couvrent tous deux Paris. Roland de La Chapelle, responsable de Broadnet France, rappelle que la BLR est "quelque chose d’extraordinaire : pour la première fois, il y a une alternative complète et techniquement fiable à France Télécom." Mais il se refuse pour l’instant à divulguer la date de mise en service et les tarifs de son offre. Discours similaire chez Landtel : l’offre, qui sera lancée en juin 2001, ne sera pas adaptée aux "résidentiels". Pas de détails non plus côté tarifs, mais un objectif : "- 20 % par rapport à France Télécom." La boucle locale radio dans les campagnes n’est donc pas à l’ordre du jour, a fortiori pour les particuliers. Et même si le haut débit pour les foyers était l’un des critères de sélection de l’ART pour l’attribution des licences, la responsable de la communication de Landtel, comme les autres professionnels du secteur, signale que "ce n’est pas par eux que l’on va commencer". Les collectivités du Limousin ou d’ailleurs, qui attendent impatiemment le haut débit, devront donc patienter.