Les Big Brother awards ont été décernés lundi 28 janvier à Paris. Parmi, les « champions de la surveillance » distingués cette année figure la Ratp... Et bien d’autres.
Le ticket du futur, imaginé par la RATP, reste en travers de la gorge des défenseurs des libertés. Responsables associatifs, journalistes, juristes, invités à composer le jury des Big Brother awards, ont remis lundi 28 janvier à la régie autonome des transports parisiens un de leurs prix qui « récompensent » des initiatives visant à renforcer la surveillance des citoyens. Dans leur collimateur, la carte Navigo annoncée à grands renforts d’arguments modernistes, qui permet de passer les portillons du métro sans avoir à sortir son ticket. Un bon moyen de connaître précisément le parcours d’un client sur le réseau Ratp. Dangereux lorsqu’il se double, comme le rappelle le comité de sélection des BBA, d’un système de vidéo-surveillance ou vidéo-reconnaissance.
La RATP n’est pas la seule à avoir été mise à l’index. La carte de sécurité sociale Vitale hérite aussi d’un BBA. Pas pour l’échec manifeste de la mise en place du système (qui oblige à coupler la carte avec une attestation sur papier) mais pour l’exploitation des données de santé du réseau. Le prix va à la société Cégédim, qui les commercialise, le jury ayant estimé que les conditions dans lesquelles les données sont revendues n’offrent pas de garanties suffisantes.
Prix spécial
Le jury des BBA a aussi « récompensé » l’administration pénitentiaire pour la « dégradation de la sphère privée des détenus dans les prisons françaises ». Et la ville de Mantes- la - Jolie (Yvelines), pionnière de la vidéosurveillance.
Au regard de la démagogie sécuritaire qui s’est emparée des pays occidentaux ces derniers temps, les Big Brother awards ont tenu à décerner un prix spécial au gouvernement et aux députés Français, qui se sont arrangés pour faire passer, en décembre 2001, la loi sur la sécurité quotidienne.
Pour garder le moral, les organisateurs avaient décidé, cette année, de remettre un prix « positif ».Le Syndicat de la Magistrature (dont le secrétaire général devait initialement faire partie du jury) l’a partagé avec une eurodéputée : la Française Alima Boumediene Thiéry (élue verte) qui s’est opposée à plusieurs reprises au Parlement européen à la dérive sécuritaire des textes communautaires.
Le site des BBA
http://www.bigbrotherawards.eu.org/
Un extrait de la cérémonie de remise des BBA en vidéo:
http://rezo.net/10535