Amazon est là. Il y a quelques mois, la société "n’existait pas en France", selon le service de presse. Aujourd’hui, elle est officiellement en France et Jeff Bezos est toujours son champion.
Cette nouvelle dont tous les journaux - Transfert.net aussi, évidemment - ont largement fait l’écho, mérite quelques commentaires.
D’abord, évoquons la douce hypocrisie d’Amazon qui a refusé de parler pendant presque un an. Quand Laurent Mauriac, journaliste de Libération, voulait en savoir plus, on lui rétorquait que la société n’existait pas. Notez la nuance : on répondait au téléphone, de vastes locaux étaient loués, des salariés y travaillaient, mais "la société n’existait pas"... Les salariés, eux, avaient l’interdiction de parler aux journalistes (ils signent d’ailleurs une clause de confidentialité qui fait presque rire. Parano, quand tu nous tiens...). Rien de très grave, mais on peut mieux faire en termes de communication.
Ensuite, parlons de la soirée de lancement. Le tout-Paris de l’Internet était convié, plus quelques guest-stars du genre Philippe Seguin (pas vu Jean Tibéri...), Patrick Bouchitey (qui ne savait pas vraiment ce qu’était Amazon), Vincent Ravalec ou Raphaël Sorin (directeur littéraire de Flammarion). Le casting était parfait, la soirée un peu bordélique, pas grand chose à manger, mais tout cela n’est pas d’un grand intérêt. L’important, c’était le faste voulu de la fête. Amazon arrivait, et voulait que cela se sache. Et comme les festivités avaient lieu sur des péniches, Amazon était sur la Seine...
Pour conclure, à ceux qui se demandent quel impact l’arrivée du géant américain va avoir sur le commerce électronique français, nulle inquiétude : dans un marché en plein développement, chaque nouvel acteur travaille au développement du marché global, et donc à la réussite de tous. Les sites français de vente de livres (du moins ceux qui sont bien faits...) doivent plutôt se réjouir de l’arrivée de ce nouveau compagnon de jeu. Même si certains le voient encore comme un chien dans un jeu de quilles.